Il détenait 21 000 fichiers pédopornographiques
Trahi par son adresse IP, un jeune Monégasque consultait quotidiennement des sites Il a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et obligation de soins licencieux.
Un jeune homme assouvissait ses pulsions sexuelles au travers d’images infantiles malsaines dont il faisait sa pâture sur la toile virtuelle. Ces faits ont conduit le prévenu devant le tribunal correctionnel. En répression, cet employé de l’État monégasque de 26 ans a été condamné pour la détention de 21 000 photos et vidéos à caractère pédopornographique. La peine ? Dix-huit mois de prison avec sursis, liberté d’épreuve pendant trois ans, obligation de soins.
À l’audience, les juges ont mis à nu ses attirances sexuelles en abordant ses ambitions et excitations muées en addiction à la pornographie avec des mineurs. Dépendance et substance étaient matérialisées sur son ordinateur où le Monégasque collectait et stockait depuis trois ans des mégaoctets de données informatiques. C’est d’ailleurs son adresse IP qui a déclenché la procédure. Grâce à un logiciel dédié, les policiers avaient détecté les pratiques pédophiles de l’internaute, puis ils l’avaient placé sous surveillance.
« Il éprouve une souffrance certaine »
Le 3 décembre 2018, l’intéressé était interpellé après une descente à son domicile. Il reconnaissait au cours de l’enquête sa déviance pour des sites licencieux. « J’étais attiré par des dessins pédopornographies au début, areconnu le prévenu avec des réticences à parler de ses actes à la barre.
Puis, pour aller plus loin, j’ai abordé des photos réelles avec des enfants dans des positions avilissantes. Or, à la base, je suis un solitaire, grand amateur de jeux vidéo. »
Inquiet d’un tel comportement, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle veut (*)
connaître ce qui a poussé le jeune homme à l’apparence d’adolescent, « à déraper ». « C’est en consultant des forums qui affichaient ces images. J’ai cliqué… Puis j’ai visité les sites tous les jours. Je réagissais quelquefois, conscient de ma curiosité immature. Mais c’était plus fort que moi. Je n’avais pourtant aucune attirance ni prédisposition pour ce genre de rapport. Je ne suis pas pour autant un prédateur sexuel. J’assouvissais plutôt un fantasme. D’ailleurs, attiré en priorité par les gens de mon âge, je n’ai jamais eu la moindre relation… »
Le magistrat reprend alors des phrases de l’expert. « C’est une personne timide, infantile, à l’immaturité psycho sexuelle. Il éprouve une souffrance certaine et des éléments de honte par ses carences affectives. Un suivi s’impose… »
« Les effets du manque estompés »
D’après ses confidences, les soins l’auraient déjà aidé à limiter l’ampleur de son instinct inné et irréfléchi : «Jene consulte plus de pages web indécentes. Les effets de manque se sont estompés. » Aussitôt, la substitut du procureure Alexia Brianti met en exergue les trafics et vols d’enfants. « En visionnant ces images pour satisfaire un plaisir personnel, ce personnage contribue à la multiplication et à l’exploitation de ces sévices. S’il n’y avait pas eu intervention de la police, ces faits graves se poursuivraient encore. Il faut une peine dissuasive sans l’envoyer en prison et pas inférieure à dix-huit mois assortis du sursis. La justice doit s’assurer qu’il est suivi et soigné pour mettre fin à sa conduite addictive sur trois ans. »
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public avec une peine de dix-huit mois avec sursis, assortie de la liberté pendant trois ans et obligation de soins.
‘‘ Je ne suis pas un prédateur sexuel”