Des plats du « Mirazur » livrés à domicile pour Noël
Fermé en raison des mesures gouvernementales, le restaurant trois étoiles propose des menus de fête à réchauffer chez soi. 5 % du prix sera consacré à aider pour la reconstruction de la Roya
Certes, il manquera la vue mer. Mais l’opportunité de recevoir chez soi des plats mijotés dans les cuisines du « meilleur restaurant du monde » – le Mirazur – est bien réelle. Sans les mois d’attente pour pouvoir entrer dans le saint des saints, qui plus est. Contraint à fermer son établissement mentonnais en raison de la situation sanitaire, le chef Mauro Colagreco propose en effet, pour les fêtes, des menus trois étoiles à se faire livrer dans toute la France. Ou à retirer sur place en click and collect.
« La restauration souffre en ce moment. Nous sommes dans une situation où il est indispensable de s’adapter rapidement », explique Mauro Colagreco. Précisant que les actions et projets nouveaux permettent de maintenir les équipes actives, et de les motiver malgré le contexte hostile.
Produits festifs
Cette solution représente par ailleurs un moyen de « partager quelque chose avec nos clients et d’apporter un peu de réconfort en cette fin d’année compliquée ».
En termes de logistique, le Mirazur a pu compter sur le service Chronofresh, qui garantit le respect de la chaîne du froid – ainsi qu’une livraison en 24 heures. Pour le reste, le chef triplement étoilé connaît son affaire. Le menu de fête prévu pour les deux réveillons, le jour de Noël, et le jour de l’An, réunit ainsi l’état d’esprit du Mirazur : de la cuisine inspirée par la mer, la montagne, et intégrant les fruits et les légumes du jardin. Le chef s’est par ailleurs attaché à mettre en valeur les producteurs avec qui il travaille au quotidien. À l’instar du pêcheur mentonnais Lionel Brezzo, qui fournit du loup pêché à la ligne.
« Comme c’est un menu festif, nous utilisons des produits associés à la tradition : caviar, truffe, homard, chapon, foie gras, pithiviers… » Un panettone traditionnel, préparé au coeur de la boulangerie « Mitron bakery », viendra clore la symphonie culinaire. « Nous sommes allés rencontrer un grand maître italien dans la région de Venetto pour apprendre à le faire », souligne le chef.
La seule différence par rapport à un service en salle ? Ce sont les clients qui s’occuperont de finaliser les choses. « Il ne restera plus qu’à réchauffer, rassure Mauro Colagreco. Les plats seront livrés avec un cahier d’explications fait par un designer. Les gens auront la sensation, en le lisant, qu’il s’agit du chef et du maître d’hôtel qui décrivent. » La préparation ne représentera aucune difficulté, assure-t-il. Et ne nécessitera que très peu de matériel – un four et une plaque de cuisson suffisant. « Nous avons tout simplifié pour que celui qui s’en charge n’ait pas à passer la soirée en cuisine ! » Lancée jeudi, l’offre a déjà remporté un joli succès. Sur la limite de 300 menus fixée par les équipes du Mirazur, 150 sont déjà partis. Les inquiétudes pour l’avenir de la profession demeurent pourtant. « Au Mirazur, nous avons les épaules qui nous permettent de tenir, mais jusqu’à quand ? Il faut s’adapter sinon on ne se relève pas. À l’énorme manque à gagner pour tous les restaurants s’ajoute l’inquiétude psychologique. C’est dur de relancer la machine après trois mois d’arrêt… », souffle Mauro Colagreco. Soucieux pour les jeunes restaurateurs qui pourraient avoir définitivement fermé. Mais à l’heure de formuler des bonnes résolutions pour 2021, le chef du Mirazur veut rester serein. Avec les jours heureux reviendront les joies de la bonne chère.
‘‘ Pas besoin de passer sa soirée en cuisine ”