Monaco-Matin

«Le condamné ne devrait pas faire appel »

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« Je viens de l’apprendre. Pour l’instant, c’est officieux : le condamné ne fera pas appel », annonce Me Julien Darras à Charles. Accompagné de Fabienne Langoureau, secrétaire académique de SNESFSU qui le soutient dans ce « cauchemar », Charles voulait faire le point sur le dossier.

Le « Prince Rebeu », son surnom sur les réseaux sociaux, purgera les dixhuit mois de prison, peine infligée par le tribunal correction­nel de Nice, le 28 novembre dernier. Satisfait de cette peine ? Charles ne veut pas se prononcer : « Je ne suis ni juge, ni juriste, juste un prof. »

Un prof, en arrêt de travail, sous anxiolytiq­ue, qui ne peut oublier, ni pardonner ces deux semaines « très dures ». « Charles a eu le bon réflexe : celui de prévenir tout de suite sa hiérarchie. Il faut en parler », insiste Fabienne Langoureau.

Pour son avocat, Me Julien Darras, « l’apologie d’un acte terroriste par un moyen de communicat­ion publique en ligne, nouveau délit, on encourt une peine pouvant aller jusqu’à sept ans de prison ». « En l’espèce, dix-huit mois ferme c’est une peine qui a du sens, estime-t-il. Pour que les profs se sentent protégés par la Justice, qu’ils aient l’esprit tranquille, sans aucune arrièrepen­sée, pour enseigner dans de bonnes conditions. Sinon, c’est abîmer la profession. »

L’affaire de Samuel Paty, ce professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine, la veille des vacances de la Toussaint, a pesé dans le dossier de Charles.

L’enquête menée par la police judiciaire a été « rapide et efficace » salue Me Darras. « Dix jours après l’envoi des menaces de mort, l’auteur était arrêté, puis, quatre jours plus tard, présenté et jugé en comparutio­n immédiate par le tribunal correction­nel. »

Fin du cauchemar pour Charles. Point final à ce dossier ?

« Dans une affaire pénale, il y a deux temps. D’abord celui de l’audience, en l’occurrence en correction­nelle, puis celui de la réparation, de la juste indemnisat­ion au regard du préjudice subi. C’est ce temps-là que l’on va aborder avec Charles. » Pour parler de ses souffrance­s et traumatism­es subis et qu’il continue d’endurer à la suite de ce déchaîneme­nt de haine sur les réseaux sociaux.

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(Photo Éric Ottino) Pour Me Julien Darras, dix-huit mois de prison est une « peine qui a du sens ».

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