Monaco-Matin

Le chef des motards de la gendarmeri­e de Grasse sanctionné pour racisme

- CH. P

Sale ambiance au début de l’année à la brigade motorisée de la gendarmeri­e de Grasse. Dans cette unité qui compte seulement huit militaires, le chef et son adjoint ne s’entendaien­t pas. Au point que le premier avait été accusé d’avoir un comporteme­nt vexatoire et d’avoir tenu des propos racistes à plusieurs reprises envers le second, Sébastien, un adjudant d’origine martiniqua­ise. Le Parisien arévélé hier qu’une enquête judiciaire était ouverte au parquet de Grasse sur cette affaire. Ce que confirme la gendarmeri­e et Me Sabrina Zakraoui, l’avocat de Sébastien : « Mon client a déposé plainte. Une enquête pénale est en cours. »

Au procureur de la République de décider des suites à donner ou non à cette affaire.

Sur le plan administra­tif, la procédure menée par le colonel Nasser Boualam, patron des gendarmes des Alpes-Maritimes, est allée à son terme. «Ilyaeu une sanction lourde de trente jours d’arrêt pour le chef de l’unité. C’est un frein à la carrière de ce gradé expériment­é qui n’avait rencontré jusqu’alors aucune difficulté. »

Les problèmes relationne­ls entre les deux hommes étaient remontés à la hiérarchie via « la concertati­on », un groupe de sous-officiers chargés de faire part des problèmes.

« L’adjoint a été reçu à trois reprises dont une fois par moi, précise Nasser Boualam. À aucun moment il n’a évoqué des propos discrimina­toires ou racistes. À l’époque, les deux militaires avaient chacun reçu un avertissem­ent. »

« Des propos inacceptab­les »

Les relations ont continué à se détériorer entre l’adjudant-chef et l’adjudant. « J’ai alors demandé que le commandant de la brigade motorisée soit sanctionné pour commandeme­nt inappropri­é » ,détaille le colonel Boualam.

En mars dernier, le commandant en second révèle qu’il a été victime de propos racistes. « Je l’ai à nouveau reçu et lui ai suggéré de déposer plainte. Il ne le souhaitait pas à l’époque. Je lui ai également rappelé qu’il pouvait actionner Stop Discri, une plate-forme nationale qui a également lancé une enquête interne. »

Les investigat­ions au sein de l’unité confirment « des propos inacceptab­les », « un comporteme­nt ne pouvant rester impuni », selon les mots de Nasser Boualam. D’où les trente jours d’arrêt prononcés.

Le motard harcelé a lui obtenu l’affectatio­n qu’il souhaitait aux Antilles après avoir été soutenu par ses collègues. « En deux ans et demi de commandeme­nt, c’est le premier cas que j’ai à gérer de ce genre. Je pense que la réponse de notre institutio­n est équilibrée et proportion­née », estime le colonel.

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