Entre choc et comédie !
Monaco reçoit la Virtus Bologne, invaincue en EuroCup mais qui vient de piquer sa crise en limogeant lundi son coach emblématique Sasha Djordjevic... avant de le réintégrer hier soir
La cuillère fait des ronds au royaume du café. Quelle histoire ! Massimo Zanetti, patron de l’empire Segafredo et grand argentier du club bolognais, n’avait guère goûté dimanche à la 4e défaite de suite à la maison et à huis clos de la Virtus (78-83 contre Sassari). Résultat, lundi en soirée, le coach Sasa Djordjevic était limogé. Un coup de tonnerre, car Djordjevic, ce n’est pas n’importe qui. L’ancien coach du Bayern et de la Serbie (et ancienne légende du jeu balle en main) avait conduit la Virtus au titre de la Champions League Fiba en 2019. Laquelle Virtus, SVP, est toujours invaincue dans cette édition 2020-21 de l’EuroCup (7 victoires, zéro défaite). « Ce limogeage a été une décision difficile à comprendre,
témoigne notre confrère italien Marcello Boeri, spécialiste du basket à « La Riviera ». « Le climat était tendu, la presse italienne n’avait pas compris pourquoi Belinelli (star NBA de retour dans sa ville natale) qui devait effectuer ses grands débuts contre Sassari dimanche était resté sur le banc ».
Djordjevic réintégré, Belinelli forfait
Visiblement, les dirigeants de la Virtus l’avaient encore moins digéré... Djordjevic victime de la gestion de la diva Belinelli ? Un feuilleton à la sauce bolognaise qui a subi un revirement aussi rapide que savoureux : hier soir, après une « réunion constructive » (dixit le club italien) Djordjevic était réintégré sur le banc, Marco Belinelli, pourtant du déplacement à Monaco, annoncé forfait (fatigue musculaire). Et l’arrière Stefan Markovic, sur le point d’être viré lui aussi pour avoir dénoncé sur les réseaux le limogeage de Djordjevic, était
absous de ses fautes. Ma che commedia ! « Il semble que les joueurs voulaient garder Djordjevic,
et ils l’ont fait savoir », explique Boeri. De fait, la méga star Milos Teodosic aurait pesé de tout son poids, allant même jusqu’à menacer de quitter le navire à son tour. Or, difficile d’aller contre la volonté du grand Milos
(voir ci-dessous) qui semblet-il avait déjà une offre du Maccabi Tel Aviv, alors que Markovic était contacté par l’Olympiakos. Détail cocasse : lorsque la Virtus a rappelé Djordjevic pour lui annoncer qu’il n’était plus viré, celui-ci aurait exigé en échange (et obtenu) une année supplémentaire de contrat ! Monument du basket européen, la Virtus n’est décidément pas un club comme les autres, et reste le principal rival de Milan en vue du titre national. « Zanetti a mis de gros moyens, il veut des résultats et jouer l’Euroligue la saison prochaine. Pour cela, la Virtus doit gagner l’EuroCup », explique Boeri. Ce Monaco Bologne aurait dû aussi être l’affiche du quart de finale de la saison passée. La pandémie et l’arrêt des compétitions en avait décidé autrement. Pour l’instant, Bologne mène 3-0 sur les affrontements directs. Mais la Roca Team, malgré les huis clos, malgré les calendriers bousculés, avance en confiance. Menée de 18 points à Pau dimanche, elle a totalement renversé la vapeur pour signer sa 5e victoire d’affilée en Jeep Elite. Seul hic, Rob Gray, la super pioche du mercato de novembre (48 points en 3 matches), ne sera qualifié pour l’EuroCup qu’à partir du Top 16. Un Top 16 que l’ASM rejoindrait officiellement ce soir en cas de victoire sur la Virtus (ou en cas de victoire d’Anvers sur Panevezys).