Affaire Geneviève Legay : un policier mis en examen à Nice
Affaire Legay : suite ! Le 23 mars 2019, à Nice, en marge d’une manifestation organisée par le mouvement des « gilets jaunes », le commissaire de police Rabah Souchi avait ordonné une charge de police pour disperser les manifestants, sur la place Garibaldi. Au cours de cette opération, Geneviève Legay, 73 ans, avait été grièvement blessée. Le 9 novembre dernier, le commissaire a été mis en examen par un juge d’instruction du chef de « complicité, par ordre ou instruction, de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
Côtes cassées et fractures au crâne
Dès l’information connue jeudi soir, Christian Estrosi a réagi sur twitter, pour « apporter son soutien »àce fonctionnaire « qui oeuvre de manière exemplaire pour la sécurité des Niçois» .Ila toutefois trouvé « regrettable que Mme Legay ait été blessée dans une manifestation interdite ». Geneviève Legay, militante d’Attac, avait eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne, lors d’une charge de policiers commandée pour disperser une manifestation interdite par les autorités, à la veille d’une visite du président chinois Xi Jinping. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, alimentée par les points de vue contradictoires des autorités.
« Usage de la force disproportionné »
Une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et le dossier a été dépaysé à Lyon par la Cour de cassation.
Récemment, un rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a pointé un usage de la force disproportionnée en raison « d’ordres inadaptés ». L’IGPN a notamment relevé « des différences d’appréciation » sur le terrain, le jour des faits, entre les commandants d’unités et le responsable opérationnel du maintien de l’ordre – le commissaire divisionnaire Rabah Souchi – dont « la stratégie adoptée et les ordres donnés » se sont caractérisés « par un manque de clarté et un aspect directif », selon ce rapport.
Après les faits, le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait d’abord démenti tout « contact » physique de la part des forces de l’ordre, des propos repris par Emmanuel Macron. Puis le magistrat avait ensuite reconnu que Geneviève Legay avait été poussée par un policier, à la suite de l’exploitation d’images de vidéosurveillance.
Le procureur a depuis été muté à la cour d’appel de Lyon fin 2019.