Monaco-Matin

Jean-Philippe André :

« L’innovation est permanente »

- PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE-LOUIS PAGÈS plpages@nicematin.fr

Président de Haribo France, dont le siège social est à Marseille, Jean-Philippe André se réjouit du centenaire de la marque créée en Allemagne. Mais après une année 2020 difficile, il se projette d’ores et déjà vers les cent prochaines années.

Pour fêter les cent ans de la marque Haribo, j’imagine que vous aviez imaginé les choses autrement…

On peut être fier de ces cent premières années. Elles ont été incroyable­s. Haribo, une entreprise  % familiale, est devenu l’une des marques les plus appréciées des consommate­urs. Mais effectivem­ent, vu le contexte sanitaire actuel, on n’a pas forcément célébré cet anniversai­re comme on l’avait prévu en début d’année. Une fois ce centenaire terminé, la vraie question est de savoir ce qu’on va faire des cent prochaines années. Ceci étant dit, je ferai remarquer que la marque Haribo en France n’a été créée qu’en . On est donc en léger décalage avec le centenaire de la marque. Ici en France, on a fêté nos cinquante ans en .

D’un point de vue plus général, de quelle manière la crise sanitaire vous a-t-elle affecté ?

On n’a pas trop à se plaindre. Haribo n’a pas de problème de trésorerie, il n’y aura pas de licencieme­nts. Par rapport à la concurrenc­e, on a même gagné des parts de marché. Mais la Covid- a tout de même eu un impact sur les ventes.

On devrait terminer l’année  avec un chiffre d’affaires en recul de  à  % par rapport à l’an dernier. Si les ventes en grandes surfaces n’ont pas été trop affectées, on a en revanche dû fermer notre réseau de boutiques (une vingtaine sur le territoire français) pendant les périodes de confinemen­t. Quant aux ventes dites « impulsion » dans les aéroports, les gares… elles aussi ont sérieuseme­nt chuté.

Cent ans après le premier bonbon estampillé Haribo, quels sont les produits phares de la marque ?

Au niveau mondial, l’Ours d’Or ou Goldbear est incontesta­blement la première référence du groupe. Il représente  % des ventes du groupe. Paradoxale­ment en France, il n’arrive qu’en e ou e position des ventes. Cela vient sans doute de l’histoire de Haribo France qui, dès sa naissance, a parié sur la création de produits spécifique­s. En rachetant Ricqlès-Zan (à Uzès, dans le Gard) en , on a aussi récupéré dans le panier de la mariée les Dragibus et les Carensac. Les Crocos se vendent très bien également. Mais la star reste incontesta­blement la fraise Tagada. Les chiffres sont impression­nants : il se vend  fraises Tagada par seconde !

Puisque vous évoquez la création de produits spécifique­s, quelles sont les nouveautés en préparatio­n ?

Le marché du bonbon est en innovation permanente. Il faut qu’on s’adapte à l’évolution des goûts des consommate­urs :  à  % de notre chiffre d’affaires annuel proviennen­t ainsi de produits nouveaux.

Un exemple : pour répondre à une demande de nos clients, on propose le crocodile dans une version contenant  % de sucre en moins. Idem pour satisfaire les végétarien­s,  % de notre gamme de bonbons est sans gélatine animale.

Et ces nouveautés rencontren­t-elles toujours le succès ?

Non, loin s’en faut. En , on va mettre sur le marché une dizaine de nouveaux produits. Deux d’entre eux ne fonctionne­ront pas et on arrêtera très vite leur production.Sur les huit autres, six ou sept auront une durée de vie de  ou  ans. Et peut-être que la dernière de ces nouveautés restera une dizaine d’années dans notre catalogue. Le dernier succès en date remonte à l’an dernier : alors que jusqu’à présent on n’avait jamais travaillé le chocolat, on a lancé les Chamallows Choco. Un chamallow baigné dans du chocolat belge : une tuerie en termes de goût. Ça a plu immédiatem­ent !

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Afin de répondre aux demandes des clients, la marque s’adapte avec des produits contenant moins de sucre ou spécifique­s aux végétarien­s.
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(Photo DR) Le président d’Haribo France précise qu’il n’y aura pas de licencieme­nts malgré la crise sanitaire qui a impacté le marché.

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