La crise de la Covid-19, c’est aussi ça…
Erreurs, tâtonnements, mensonges… sont désormais indissociables de la crise sanitaire. Mais, elle s’est aussi accompagnée de belles réalisations
Neuf mois sont passés. Neuf mois qui ont semblé durer une vie. Neuf mois au cours desquels chaque jour a apporté son lot d’incertitudes. Alors que tout semblait si prévisible, que chacun envisageait sa vie avec plus ou moins d’optimisme, en pensant déjà aux lendemains, la planète entière s’est retrouvée brutalement plongée dans un profond brouillard. À l’origine de ce brouillard, un virus qui a fait irruption et rebattu les cartes de nos certitudes sur l’invincibilité de la science. Ne plus savoir où on va, avancer à tâtons, une situation totalement inédite en nos temps modernes. Tellement inédite qu’on a voulu croire dans un premier temps qu’elle était irréelle, que nous allions vite nous réveiller pour découvrir qu’il s’agissait d’un cauchemar. D’où cette période de sidération, où l’on s’est laissé prendre la main par plus fort que nous, ceux qui nous gouvernent et aussi ceux dont le métier est de découvrir et de guérir. Si nous ne savions pas ce qu’il se passait, eux certainement savaient. En réalité eux non plus ne savaient pas. D’où ces tâtonnements, ces mensonges par omission, ces réalités maquillées, ces contradictions, ces vérités d’un jour, etc., bref tout ce qui a contribué à alimenter la défiance et aggraver une crise sanitaire. Au-delà de ses impacts aussi économiques, sociaux, éthiques, l’épidémie de Covid-19 a déstabilisé les fondements de nos institutions ; elle est devenue une crise politique, et les plaies seront nombreuses à panser, lorsque le calme sera enfin revenu. Un calme favorable aux analyses plutôt que ces réactions à chaud que nous subissons encore aujourd’hui.
Pendant ce temps
Dans ce contexte, nous avons voulu consacrer ces dernières pages santé de l’année 2020, à tout ce que la vague de polémiques, de critiques, de haines même n’a pas réussi à emporter. En commençant par ces recherches conduites de façon très rigoureuse, malgré la pression, et qui ont conduit à des découvertes qui ont amélioré la connaissance sur le coronavirus et qui permettront demain de mieux prendre en charge la Covid19.
Ce que la vague n’a pas réussi à emporter, c’est aussi cette mobilisation admirable des associations d’aide aux malades, qu’il s’agisse de la Ligue contre le cancer, de France Alzheimer, de La Ligue française contre la sclérose en plaques ou encore de l’Adapei… Dans des conditions très défavorables, liées au confinement notamment, elles ont continué d’accompagner des centaines, des milliers de malades en détresse sur le territoire. Elles ont même été encore plus sollicitées qu’à l’accoutumée et ont su s’adapter en maintenant jusqu’aux soins de support en distanciel. Une adaptation au service du collectif, et qui aura permis à beaucoup de ne pas sombrer. Comme on espère que les alertes répétées et très précoces des acteurs de la santé mentale au sujet de la « vague psychiatrique » – et ils ne se sont pas trompés – ne seront pas restées lettre morte. Mais déjà, un fait qui autorise à rêver que l’épreuve que nous traversons n’aura pas « servi à rien » : privés du succédané de bonheur que constitue habituellement la consommation boulimique de biens matériels, beaucoup de personnes ont dû se confronter à elles-mêmes. Un premier pas vers soi, un grand pas vers le mieux-être et les autres. Or, jamais notre société n’aura probablement autant besoin de se montrer solidaire que dans les temps prochains.