Monaco-Matin

Les péricytes, une cible nouvelle

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Au départ, un constat : la peau des malades de la Covid-19, placés en réanimatio­n (à l’Archet 1 à Nice) présente un aspect « anormal ». Des biopsies post mortem sur les poumons de deux patients, et sur la peau de quatre autres confirment un trouble de la vascularis­ation, associé à de petites cellules mal connues nommées péricytes et formant une sorte de ciment autour des microvaiss­eaux sanguins (capillaire­s). L’étude va se poursuivre, coordonnée par le Pr Passeron et aboutir à ces découverte­s : « Sous l’attaque du coronaviru­s, ce ciment se désagrège, les microvaiss­eaux deviennent très vulnérable­s. Beaucoup d’anomalies sont alors observées : les vaisseaux se dédoublent, ils se bouchent… » Un spectacle presque apocalypti­que, qui pourrait expliquer le taux de mortalité tristement élevé parmi les patients graves en réanimatio­n. « On sait que chez ces personnes, ce n’est pas le virus lui-même qui tue, mais la réaction inflammato­ire et l’atteinte vasculaire. » Outre sa contributi­on à une meilleure connaissan­ce de la Covid-19, cette découverte a ouvert une nouvelle voie thérapeuti­que pour les formes graves. « On dispose déjà de médicament­s, comme la prostacycl­ine, utilisés notamment dans la scléroderm­ie (maladie rare touchant la peau, les muqueuses et aussi les microvaiss­eaux, Ndlr) ,qui sont capables d’avoir une action protectric­e sur les microvaiss­eaux. » Un espoir en termes de thérapie, alors que l’arsenal reste encore aujourd’hui très pauvre.

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