Monaco-Matin

Freda Betti la Carmen de Nice

Artiste lyrique, cette Niçoise a fait une carrière principale­ment française. Mais, elle a laissé une gamme d’enregistre­ments représenta­tive de son répertoire qui perpétue sa mémoire.

- NELLY NUSSBAUM magazine@nicematin.fr

Frédérique Thérèse Augusta Betti, plus connue sous le pseudonyme de Freda Betti, est née le 26 février 1924 au 52 rue des Ponchettes, quartier du Vieux-Nice. Issue d’une famille étrangère à la musique, son père, originaire de la région Émilie-Romagne en Italie, était peintre en bâtiment et sa mère, mareyeuse, rien ne prédestina­it la jeune Frédérique à devenir une grande cantatrice. Et pourtant lorsqu’elle entre au Conservato­ire de Nice, sa musicalité et ses capacités vocales sont telles que pour la garder l’institutio­n va créer une classe avec un degré supplément­aire.

Une vocation trop précoce

Parallèlem­ent à sa scolarité, Frédérique qui possède un joli brin de voix va suivre les pas de son frère aîné qui deviendra le grand compositeu­r Henri Betti (1917-2005). Elle entre donc très tôt au Conservato­ire de Nice où elle étudie la musique et plus particuliè­rement le chant avec le baryton Niçois Édouard Rouard (1876-1962). La jeune fille est douée et dotée de la tessiture rare de mezzo-soprano. En 1943, à tout juste 19 ans, elle obtient un premier prix de chant. Son chemin dans le milieu du chant lyrique semble tout tracé. Mais, ses professeur­s la jugent trop jeune et pas encore suffisamme­nt prête pour qu’elle vole de ses propres ailes. Aussi, pour qu’elle puisse poursuivre ses études une année de plus, le Conservato­ire va créer une classe supérieure de chant pour que la future Freda puisse parfaire sa formation.

Une nouvelle grande voix pour Carmen

Après des concerts à Nice où elle démontre ses capacités vocales, en 1947, la jeune cantatrice fait ses grands débuts à l’Opéra de Monte-Carlo dans le rôle de Siébel du Faust de Gounod. Un intermède en 1949 pour épouser le 29 octobre René Clermont (19191976) à Levallois-Perret près de Paris. Ils auront deux enfants, Dominique et Bernard. Entre les années 1950 et 1960, elle se produit sur les plus grandes scènes françaises et européenne­s, de Bordeaux à la Scala de Milan en passant par Paris et travaille fréquemmen­t avec l’Orchestre radio-lyrique de la RTF (lire encadré). Si elle endosse différents rôles, c’est dans Carmen de Georges Bizet qu’elle se distingue. Un rôle qui colle parfaiteme­nt au tempéramen­t de feu qui lui vient de ses origines italiennes. Elle va le jouer plus de 150 fois et son interpréta­tion va rester dans les annales du répertoire lyrique. Freda est également sollicitée par les festivals d’art lyrique, comme Orange, Aixen-Provence ou Bayreuth. Dans les années 1960, elle devient Sociétaire de l’Opéra-Comique. Sur cette scène et celle du Théâtre des Champs Élysées, elle enregistre plusieurs opéras pour la télévision. Début 1970, elle redescend dans le Sud et, comme un retour aux sources, elle entre comme professeur de chant au Conservato­ire de Monaco, poste prestigieu­x et très recherché par des artistes lyriques.

Freda quitte la scène chez elle à Nice le 13 novembre 1979, à l’âge de 55 ans. Elle est inhumée dans le caveau familial au cimetière du Château à Nice avec son mari et ses parents. Partie trop tôt, elle laisse une collection fabuleuse d’enregistre­ments qui rappellent qu’elle reste à jamais la bohémienne-cigarière préférée des Niçois….

‘‘ Une grande voix pour un petit bout de femme”

Remercieme­nts à son fils Bernard Clermont et à son arrière-petitneveu Olivier Betti qui perpétue sa mémoire sur sa page Facebook.

. La Niçoise Freda Betti, ici en , année de ses grands débuts à l’Opéra de Monaco, a laissé son empreinte dans le milieu des grands artistes lyriques français grâce à une tessiture exceptionn­elle de mezzo-soprano. . Au début des années  au Jardin d’Acclimatat­ion de Paris avec son mari René Clermont, son frère Henri Betti, sa belle-soeur Françoise Engels, sa fille Dominique Clermont et sa nièce Monique Betti.

. Bien qu’elle ait interprété plus de  rôles, le tempéramen­t d’origine italien de Freda Betti lui a permis d’être une Carmen exceptionn­elle tant sur scène que sur les enregistre­ments.

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(Photos Famille Clermont-Betti)
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