Monaco-Matin

Les es rugissants et... un phoque !

- La navigatric­e niçoise fait le récit de son Vendée Globe chaque dimanche.

« J’ai passé mon premier cap, le cap des Aiguilles, Youpi ! Mais ce ne fut pas une mince affaire. La nuit de jeudi à vendredi a été terrible avec le passage du front après la dépression. Le vent est monté assez fort et, bien sûr, j’ai manoeuvré pour baisser la toile. Mais une grosse vague a “attrapé” mon bateau, l’a fait surfer très, très vite et il a enfourné, piqué du nez. Puis une autre grosse vague a rempli intégralem­ent le cockpit. J’avais de l’eau jusqu’à la poitrine et ça a même failli remplir l’intérieur du bateau. Bref, j’ai eu une petite frayeur, mais tout va bien à bord. J’ai la pêche, et me voilà effectivem­ent dans ce fameux océan Indien. J’ai passé les es rugissants, il y a quelques jours, et incroyable, il y avait un gardien à l’entrée. Ce gardien, c’était un phoque et j’étais très surprise de le voir là. C’est la première fois que je croise un phoque en pleine mer. Je peux vous dire que ça m’a fait du bien de le voir. On s’est regardé les yeux dans les yeux, ça faisait un mois que je n’avais pas regardé un être vivant dans les yeux. Ça m’a apporté beaucoup de réconfort pour les jours à venir… Il y a aussi beaucoup d’oiseaux ici. J’ai vu

Le carnet de bord d’Alexia Barrier mes premiers albatros, il y a aussi toujours les pétrels. Les oiseaux sont marrants, car ils s’amusent avec mon bateau, ils prennent les perturbati­ons de mes voiles à l’arrière du bateau et en profitent pour s’amuser comme sur un toboggan. On a l’impression que c’est le jardin d’enfants des oiseaux à l’arrière de TSE-myplanet .Lavieà bord s’est rafraîchie. Il fait beaucoup plus froid, j’ai sorti mon duvet qui résiste à -°C et j’essaye de m’adapter aux conditions. Aux conditions inhumaines, non pas parce que c’est terrifiant, mais juste parce qu’il n’y a absolument personne, aucun être vivant pour les prochaines semaines, au moins jusqu’au passage du prochain cap. Ça va être un no man’s land, un endroit particulie­r, magnifique par sa puissance et ses dépression­s. Les éléments qui se déchaînent par moments. Il y a aussi des moments de soleil et de ciel bleu, des moments plus calmes, donc il faut arriver à danser avec ces éléments qui changent très régulièrem­ent. Pas de tout repos… »

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