Monaco-Matin

Une compositio­n de Hartung aux enchères

Un superbe tableau du peintre abstrait et azuréen d’adoption passera sous le marteau le 20 décembre à Cannes

- TEXTES PAR LAURENCE GUIDICELLI

Les 18, 19 et 20 décembre, l’étude Cannes Enchères organise sa dernière vacation de l’année : une grande vente sur trois jours consacrée à l’art moderne et à l’art contempora­in. Parmi les pièces phares se trouve un tableau en noir et blanc de Hans Hartung (1904-1989), intitulé « Compositio­n P1960-48 ». Véritable abstractio­n lyrique, ce pastel sur papier réalisé en 1960 est estimé entre 30 000 € et 40 000 €. « C’est un très beau tableau, très bien daté. Ces dernières années, il y a un regain d’intérêt sur le marché internatio­nal pour Hartung. Sa cote devrait continuer à monter », confie Me Nicolas Debussy de Cannes Enchères. Peintre français d’origine allemande, natif de Leipzig, Hans Hartung est considéré comme un artiste majeur de l’art contempora­in du XXe siècle.

Cet azuréen d’adoption a passé à Antibes les vingt-cinq dernières années de sa vie, vouant son existence à son art qui fit de lui, dans les années 60, la figure absolue du modernisme. Habitué de la Côte d’Azur dès les années d’avantguerr­e, Hartung fréquente Juan-les-Pins et a ses habitudes à La Colombe d’Or à Saint-Paul. Au début des années 70, il cherche un « champ d’oliviers » pour y construire ce qui deviendra sa dernière demeure.

Inspiré par l’architectu­re avant-gardiste des années 30 et par les maisons blanchies à la chaux des îles Baléares, cet homme très rigoureux en dessine tous les plans et confie la réalisatio­n à un disciple de Marcel Breuer, l’architecte américain du siège de l’Unesco à Paris ou des bâtiments d’IBM à la Gaude. Jusqu’au moindre détail, il veille au respect de ses idées. L’espace de vie qu’il parcourt en chaise roulante – ayant perdu une jambe en 1944 au cours du siège de Belfort – sera construit de plain-pied. L’heure de sa mort approchant, Hartung passe le plus clair de son temps dans ses ateliers aux immenses baies vitrées jusqu’à produire près de 360 oeuvres l’année de sa disparitio­n en 1989, à l’âge de 85 ans. Plus de trente ans après sa mort, ce patrimoine artistique est conservé intact par la Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman, une peintre norvégienn­e de renom qui fut sa femme (www.fondationh­artungberg­man.fr). Autre pépite de la vacation, un superbe et lumineux tableau grand format de Jean-Gabriel Domergue (1889-1962), « La répétition générale – 1957 » pourrait atteindre les 35 000 €.

Petit cousin de Toulouse-Lautrec, Domergue s’est rendu célèbre pour ses portraits de femmes mondaines, aux courbes minces, sensuelles et graciles. « Je suis l’inventeur de la pin-up », se targuait-il. L’artiste a également fait bâtir la célèbre villa Fiesole sur les hauteurs de Cannes, inspirée des palais vénitiens, et où se déroulent chaque année les délibérati­ons du jury lors du Festival de Cannes. Au catalogue de la vacation figure également une vingtaine d’oeuvres d’Arman (1928-2005), plusieurs Duffy (1877-1953), dont une aquarelle « Calèches devant le Carlton à Cannes – vers 1925 » (est. 45 000 - 55 000 €). En tout, près de 1300 lots sont proposés aux enchères. Des pièces que l’on peut se procurer à partir de quelques dizaines d’euros seulement pour les estimation­s les plus basses.

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Hans Hartung (-) - Compositio­n P- –  – Pastel sur papier –  x  cm – Estimation :   –   €.

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