Une association pour sauver le patrimoine
Damien Savastano entend quitter le RN pour lancer une ONG avec des amis d’autres pays. L’ojectif : aider à la réhabilitation des arts et traditions européens
L’initiative aurait dû voir le jour en 2020, mais le confinement et les difficultés à passer d’une frontière à l’autre ont retardé l’échéance. Car l’association que le Mentonnais Damien Savastano entend créer avec des amis se veut européenne. Son objectif ? Contribuer à la sauvegarde du patrimoine et des traditions locales en partant en quête des fonds nécessaires – pourquoi pas du côté de l’Union européenne.
Éviter la confusion
« J’ai fait connaissance avec des assistants parlementaires de différents pays ces dernières années. Leur bonne connaissance de l’institution peut aider », assure Damien Savastano. Soucieux de préciser qu’il s’agit d’un projet privé, et non politicien.
À ce titre, le responsable du Rassemblement national (RN) à Menton s’apprête à quitter le parti. «Je veux rendre hommage à ceux qui travaillent au RN – qui m’a beaucoup apporté. Je le quitte pour fonder cette ONG ; c’est important de ne pas faire de confusion entre les deux. L’association n’est pas un projet de droite ou de gauche. Ce ne sont pas les idées politiques de chacun qui comptent. »
Le Mentonnais explique que ce projet d’association est né en discutant avec ses amis italiens, belges, polonais, hongrois. « Nous nous sommes rendu compte que nous avions pour point commun de mettre en avant les traditions. Alors j’ai incité les autres à consacrer du temps ensemble pour cela », indique-t-il. Précisant vouloir mettre en avant les patrimoines matériels et immatériels peu connus du public. « On ciblera des choses que l’on ne voit pas au loto du Patrimoine. Il s’agit de compléter l’offre. » L’une des missions de l’ONG – dont le nom est encore tenu secret – pourrait ainsi consister à aider les associations oeuvrant pour relancer les traditions locales. Avec un grand principe en tête : permettre aux villes européennes de conserver leurs charmes uniques.
Projets prioritaires
« Dans toute l’Europe, on retrouve des bâtiments historiques à l’abandon, remplacés par des constructions modernes. Les centres historiques deviennent pareils partout », regrette le Mentonnais. Pour qui la seule différence entre Européens réside désormais dans la langue.
Comment les projets soutenus seront-ils choisis ? «On déterminera ceux qui en ont le plus besoin. Nous sommes tous profondément européens, pas question de favoriser le patrimoine de notre pays d’origine », poursuit Damien Savastano. Attaché à s’ancrer dans les trois temps de l’indicatif : « On veut valoriser le passé, tout en vivant dans le présent et en imaginant le futur. Il faut se rappeler d’où l’on vient, et penser à ce qui doit rester. »
« Penser européen »
Si la dizaine de membres de la future association s’est déjà fixée pour objectif de proposer des conférences, des manifestations, des petites vidéos, plusieurs interrogations demeurent. À commencer par la gouvernance. « En principe, le siège serait à Bruxelles. À cause de la Covid, nous n’avons pas pu nous revoir mais quand le contexte sera plus propice à se réunir, on installera le bureau. » Désireux d’entamer l’année 2021 avec de nouvelles perspectives, Damien Savastano a déjà formulé une bonne résolution : ne pas se contenter de paroles, favoriser les actes. « On veut essayer de sauver ce qui est sauvable. Et pour cela, il faut penser européen. Tout seul, on ne fera rien face aux États-Unis, la Chine, l’Inde et bientôt l’Afrique...»