Pourquoi le syndic doit rester humain
À l’heure de la digitalisation, la valeur ajoutée apportée par le syndic professionnel est essentielle. La FNAIM nous explique pourquoi
L’ubérisation accélère la forme de nos échanges. « Dans l’univers du syndic de copropriété on assiste à la mise en place de plateformes Web, qui proposent toutes sortes de services », décrit Cyril Messika, Président FNAIM Côte d’Azur qui regroupe 130 cabinets de syndic. « Mais une application digitale ne peut remplacer le contact d’un être humain ! ». La transformation est une complémentarité et non un remplacement effectif.
« Notre métier s’est digitalisé, nous avons accompagné cette transformation pour la maîtriser avec nos propres logiciels et applications », développe Cyril Messika. « L’apparition de ces diverses plateformes Web propose aujourd’hui de fournir un service plus rapide et économique, comme une nouvelle potion magique. Quand on creuse, il s’agit de compléments de services en surface, dont de très petites copropriétés peuvent peut-être tirer profit. Mais mis à part une assistance informatique, il est impossible pour ces plateformes de faire notre métier. »
Ce que dit la loi
Les plateformes de gestion proposées sur Internet n’ont pas le droit de remplacer le syndic. Par exemple, pour organiser, suivre et réceptionner les travaux et toutes les interventions sur l’immeuble, il faudra impérativement une personne physique, un copropriétaire. La loi est très claire sur ce point : le syndic est seul responsable de sa gestion de l’immeuble et ne peut déléguer cette mission à une plateforme.
« Il s’agit d’actions professionnelles d’entretien et de conservation d’un bien commun, dont seul un humain peut posséder l’expertise et la gestion : relancer les copropriétaires en cas d’impayé, intervenir sur un immeuble, organiser une assemblée générale... La responsabilité d’un syndic physique est déterminante aux yeux de la loi », affirme Cyril Messika.
Comparatif technique
Pour commencer, la désignation du syndic est impossible sur une plateforme Web. Un tel outil n’assure ni la possibilité d’un secrétariat d’assemblée générale, ni la garantie financière qui couvre les fonds versés par les copropriétaires (obligatoire pour un syndic professionnel). Sur Internet la formation du syndic et de ses collaborateurs n’est pas assurée, alors que dans un syndicat professionnel elle est obligatoire tous les 3 ans.
Personne sur Internet ne rédige et envoie le procès-verbal des réunions, ne gère les contrats d’entretien, d’énergie, de conciergerie, ni ne contrôle la comptabilité de la copropriété. Personne non plus pour gérer des travaux, déclarer et suivre un sinistre, ou gérer les procédures judiciaires. « Les visites sur place d’un syndic professionnel rendent cette gestion palpable », ajoute Cyril Messika. « C’est lorsqu’on a besoin d’assistance que le Web présente ses grandes limites, et que l’on s’aperçoit que la présence physique d’une expertise autour de la table est capitale pour décider ensemble. »