Jean-Baptiste Rambla devant les juges pour meurtre
Les mots d’une mère éplorée ont retenti hier au premier jour du procès de Jean-Baptiste Rambla, criminel récidiviste marqué par l’affaire Ranucci : « Vous avez tué ma pauvre fille ! Pourquoi?» , a hurlé Maria Lunimbu en regardant l’accusé. L’accusé a admis pendant l’instruction avoir égorgé Cintia Lunimbu, une jeune femme de 21 ans qu’il a semble-t-il pris pour une autre, pendant l’été 2017 à Toulouse. Il était sorti de prison, une libération anticipée pour bonne conduite, après avoir été condamné en 2008 à dixhuit ans de prison pour un meurtre commis à Marseille. Jean-Baptiste Rambla est le frère de la petite Marie-Dolorès, kidnappée et tuée en 1974 dans l’affaire pour laquelle Christian Ranucci fut guillotiné deux ans plus tard. La question de l’opportunité de la libération conditionnelle dont l’accusé a bénéficié en février 2016 a également été abordée hier.
Fantôme de Ranucci
Certains experts ayant participé d’une manière ou d’une autre dans le processus ayant débouché sur cette libération ont notamment fait allusion à une « évolution positive » de l’accusé pendant sa détention les ayant conduits à juger peu probable un risque de récidive.
Aujourd’hui âgé de 53 ans, Rambla a reconnu avoir repris la consommation de cocaïne à sa sortie de prison. Interrogé plus précisément sur la raison pour laquelle il ne s’est pas engagé dans une psychothérapie pour pouvoir se défaire du fantôme de l’affaire Ranucci, il a répondu : « Ce n’est pas un psychologue qui va régler la question de Ranucci ».
L’affaire a connu un énorme retentissement, notamment à la sortie en 1978 du livre Le pull-over rouge de Gilles Perrault, où l’écrivain remettait en cause la thèse de la culpabilité de Ranucci. Trente ans plus tard, en 2008, Jean-Baptiste Rambla était jugé pour un premier meurtre, celui de son ex-employeuse, Corinne Beidl, en juillet 2004.