Trump, échec et mat
Il va encore tempêter, vociférer, faire des meetings pour permettre aux Républicains de garder une majorité au Sénat, crier victoire contre le coronavirus avec le début de la vaccination à travers tous les États-Unis, prendre des décisions jusqu’au terme de son mandat le janvier prochain mais rien n’y changera : depuis hier, la partie est terminée pour Donald Trump. Certes, il peut encore refuser de reconnaître le résultat électoral du novembre dernier et il ne s’en privera pas même si tous ses recours en justice ont échoué. La Cour Suprême, qu’il pensait à sa botte, lui a même imposé un camouflet vendredi dernier en rejetant un recours en annulation baroque venu du Texas. L’un de ses hommes de confiance, le ministre de la justice William Barr, a également jugé bon de déclarer : « Mon ministère n’a pas vu de fraude électorale généralisée susceptible de changer le résultat du vote. » Nul doute qu’il sera accusé de traîtrise par le carré des fidèles de Trump, il n’empêche le président sortant est échec et mat. Le janvier prochain, Joe Biden sera bel et bien le e président des États-Unis. La messe était donc dite dès le soir de l’élection. Alors pourquoi ce tohu-bohu depuis le novembre ? Il tient d’abord à la personnalité de Donald Trump, personnage orgueilleux, vaniteux - il l’a montré tout au long de son mandat – et prêt à tout pour préserver ses intérêts. Il voit la tricherie chez les autres parce qu’elle est inhérente à sa personne. Sentant venir sa défaite, il a voulu jouer sur le levier du complotisme, dénonçant bien longtemps à l’avance le résultat du scrutin. Au-delà de son tempérament, il y a aussi des calculs. Le premier est de ne cesser fustiger le camp des démocrates pour que les Républicains gardent le contrôle du tout-puissant Sénat et puissent paralyser ensuite l’action de Joe Biden une fois qu’il sera installé à la Maison Blanche. Deux sièges sont encore en jeu en Géorgie où aura lieu un deuxième tour le janvier. Si les Républicains conservaient le Sénat, le deuxième calcul de Donald Trump en serait facilité. Cet homme est ainsi fait qu’il ne renonce jamais. Il pense donc, déjà, à la présidentielle de . Il aura alors l’âge de Joe Biden aujourd’hui. En se faisant le sauveur d’un Sénat républicain, en répétant sans cesse qu’il n’a en fait pas perdu, il essaye de préserver son leadership sur son parti pour repartir à l’assaut et se venger de sa défaite en .
Autant dire que Donald Trump ne va pas disparaître de la scène publique le janvier prochain. Il ne lâchera pas Joe Biden et continuera à mettre à mal la démocratie américaine qui, en dépit de son dangereux comportement, a montré qu’elle restait solide.
« Cet homme est ainsi fait qu’il ne renonce jamais »