« Ministre ? Impossible pour l’instant »
Pour faire passer les idées que vous défendez, ne vaudrait-il pas mieux être membre d’un gouvernement ?
« Ce que je défends, j’essaie déjà de le mettre en place à Cannes. Maintenant, il ne faut pas être hypocrite : si je me permets d’aller sur un média national, c’est qu’à un moment je pense que ce que je dis mérite d’être entendu et j’aimerais que ce soit appliqué. Mais ça ne se traduit pas forcément par une prétention personnelle. Exercer une fonction nationale, ça m’a été proposé et je ne dirais pas par qui. »
Si François Fillon dont vous étiez le porte-parole avait été élu, vous seriez ministre aujourd’hui ?
« Non et d’ailleurs j’avais même précisé de façon préventive à l’époque, que je ne le souhaitais pas. Des mandats de parlementaire ou des fonctions exécutives ont été évoqués, mais moi, je crois en l’indépendance. Pas à l’anarchie ou au chien fou tout seul, mais à la capacité de décider et d’agir. Être dans un gouvernement c’est en avoir les compétences et voir ce qu’on nous propose. Est-on capable d’apporter quelque chose ? C’est la base. C’est la question que l’on doit se poser. Et quand je me suis représenté aux municipales, je me la suis posée. Ai-je encore des idées, l’envie, des projets ? Ensuite, je pense que la matrice intellectuelle de ceux qui nous dirigent aujourd’hui est très conformiste. Ce sont des gens honnêtes, qui ont des idées respectables. Mais on voit qu’ils sont encombrés soit de conformisme administratif, soit de politiquement correct. Pour parler clair, travailler aujourd’hui dans un gouvernement est impossible : il n’y a pas de liberté d’agir. Je pense que ça manque d’imagination et de rigueur. Il y a beaucoup d’effets d’annonces, et ce n’est pas propre à ce gouvernement. C’est très centralisé autour du Président et plus faible dans l’exécution des choses. Il faut moins légiférer et plus exécuter quand on est à la tête de l’exécutif. Ce qui compte, ce ne sont pas les effets de matamore mais le travail. Ce qui nécessite de manager les fonctionnaires, de contrôler le travail, de sanctionner les mauvais. Bref, ce qu’on fait dans la vraie vie. Donc, je fais valoir mes convictions, j’espère qu’elles seront reprises et je ne me donne aucune limite pour les faire valoir. »