Trois mois ferme pour le vol d’un vélo électrique
C’était un peu trop tôt pour mettre sous le sapin de Noël un vélo électrique à 10 000 euros, volé en Principauté le 3 septembre dernier. En revanche si ces engins mécaniques sont plus ciblés par les malfrats, c’est en raison d’une revente juteuse au marché noir ou sur la Toile. Un cycle infernal ! Mais la Sûreté publique veille. Les policiers ont pu interpeller un cuisinier niçois de 28 ans grâce à la vidéosurveillance. Au cours de leur ronde matinale dans la station ferroviaire, ils étaient attentifs à la diffusion du message par le chef de gare.
Le dirigeant SNCF demandait de déplacer le vélo électrique laissé sur le quai, car il gênait et il était impossible de le bouger. Pressentaientils la faute ? Pour en avoir le coeur net, les agents diffusaient des alertes autant vers le PC de la Condamine que sur les talkies-walkies du personnel en uniforme sur le territoire. Les premières images démontraient une situation paradoxale. Il paraissait inconcevable en effet qu’un homme en provenance du boulevard Princesse-Charlotte arrivait à pied vers 5 h 30 en portant une bicyclette.
« Il a un moment de panique »
Cette étrange inversion des rôles entre l’utilisateur et son moyen de locomotion incitait les enquêteurs à pousser leurs investigations en amont comme en aval.
Ce qu’ils découvraient ne les surprenait pas véritablement. « L’intéressé, a relaté le président Jérôme Fougeras Lavergnolle (*) à l’audience, arrive bien avec le vélo. Mais quand il entend le message du chef de gare, il a un moment de panique. Pour éviter toute suspicion ou question, il abandonne la bicyclette et s’enfuit...»
Il était rapidement interpellé plus tard par une patrouille en faction dans les environs et le deux-roues électrique restitué au propriétaire. Placé en garde à vue, le voleur reconnaissait les faits. Mais le prévenu est absent à la barre. Évidemment, il n’est pas question de l’entendre réitérer ses aveux. « Il avait beaucoup bu, poursuit le magistrat, Au cours de son audition, il n’expliquait pas les raisons qui l’ont conduit à passer par la gare de Monaco. Ses antécédents judiciaires français affichent quatorze mentions depuis 2010 pour vols, stupéfiants, chèques sans provision, violences, escroqueries. »
Les réquisitions du premier substitut Julien Pronier ont été sévères. « Le vélo a subi diverses dégradations signalées par le propriétaire. Ce n’est pas anodin si la bicyclette munie d’un antivol a été amenée à la gare. C’était pour l’embarquer dans un train et faire débloquer le système dans le pays voisin. Cela mérite trois mois ferme. » À issue du délibéré, le tribunal a suivi la requête du ministère public.