Monaco-Matin

L’opposition demande des comptes sur la piscine

Lors du conseil municipal de Roquebrune-Cap-Martin, avant-hier, les élus d’opposition ont profité du vote d’une délibérati­on sur le budget de la Ville pour questionne­r le surcoût du chantier de la piscine

- MARIE CARDONA

Alors que les élus étaient amenés à se prononcer sur une modificati­on du budget principal 2020 de la Ville (sans incidence sur les crédits octroyés), l’opposition s’est saisie de l’occasion pour demander des comptes à la majorité sur un projet qu’elle suit de près : le chantier de la piscine municipale.

Indemnité Covid

En cause : une indemnité de 284 000 € versée par la commune à l’entreprise titulaire du contrat de conception réalisatio­n de la piscine, Baudin Chateauneu­f, au titre de la prise en charge du surcoût lié à l’adaptation des nouvelles normes sanitaires des entreprise­s du BTP, dans le cadre de la pandémie de la Covid-19.

« Vous avez pris la décision, que vous jugez politique, de financer ces 284 000 € par les réserves de notre commune, a dénoncé Guillaume Contesse, élu d’opposition au sein du groupe Agir pour

Roquebrune-Cap-Martin. Toutefois, dans l’intérêt des Roquebruno­is, nous vous demandons de solliciter au plus tôt le préfet des Alpes-Maritimes afin qu’il mobilise son enveloppe DSIL (dotation de soutien à l’investisse­ment local) comme le prévoit la dérogation du gouverneme­nt, afin de lui demander de financer tout ou partie de cette somme. En attendant son retour, il serait bon de suspendre de règlement de cette indemnité à Baudin Chateauneu­f. »

Dans le cadre des mesures de soutien au secteur du Bâtiment, le gouverneme­nt a en effet demandé aux préfets, dans une circulaire du 20 mai 2020, de promouvoir des chartes définissan­t une approche solidaire des surcoûts entre les entreprise­s du BTP, les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’oeuvre. Pour aider les collectivi­tés territoria­les à financer une partie de ces surcoûts, les préfets peuvent utiliser leur pouvoir de dérogation pour mobiliser des dotations de l’État, et notamment la DSIL. « Notre future piscine y est-elle éligible ? D’après les spécialist­es consultés, oui », affirme Guillaume Contesse, qui rappelle que « dans les Alpes-Maritimes, l’enveloppe de la DSIL était légèrement supérieure à7M € pour l’année 2020 ».

En réponse, le maire Patrick Cesari souligne qu’« en ce qui concerne les subvention­s que nous pouvions attendre pour cet équipement, nous en sommes à 21 M €. L’État a été, à deux reprises, sollicité pour obtenir une aide. Le préfet, que j’ai rencontré, m’a assuré qu’il réexaminer­a la subvention qui avait été demandée et qui n’a pas obtenu un accord de l’État. »

Concernant l’indemnité Covid, «il y a, dans le contrat qui nous lie à Baudin Chateauneu­f, un article qui prévoit que si la piscine est livrée avec du retard, la commune touche une indemnité. Mais en contrepart­ie, si une cause majeure vient empêcher l’entreprise de travailler dans les délais et avec surcoût, la commune doit examiner l’aide qu’elle peut apporter ».

Et d’ajouter : « Je suis, comme vous tous, attentif à une gestion rigoureuse des deniers publics. J’attendais de passer cette délibérati­on pour solliciter le soutien de l’État sur l’aide que nous avons engagée. Sans délibérati­on, je ne pouvais rien faire. »

Celle-ci a finalement été approuvée par le conseil municipal, malgré cinq abstention­s.

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(DR) Le futur complexe de la piscine municipale.

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