« Tester avant Noël, c’est bien, mais on ne pourra pas tester toute la population »
Questions à Michel Siffre, Union régionale des professionnels de santé
Pour mener à bien des dépistages antigéniques de la Covid-19, les pharmaciens ont dû s’organiser, au cas par cas, selon leurs possibilités. Après plusieurs semaines de tâtonnements, les tests montent désormais en puissance. Président de l’URPS, Union régionale des professionnels de santé, le docteur en pharmacie Michel Siffre explique pourquoi.
Quel est le niveau actuel des demandes de test antigénique ?
Les demandes deviennent plus pressantes, avant les fêtes de Noël. Au début, c’était marginal, mais avec la plus grande pression, certains pharmaciens ont passé le pas. Je le constate dans le secteur Ouest-Var notamment. De 20 à 30 % des pharmacies le pratiquent désormais. Les résultats positifs restent assez faibles, autour des 3 %.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Il est impensable de tester les personnes au milieu des officines. Nous avons besoin de locaux à part, qu’on peut aérer et désinfecter. Il ne faut pas que les gens se croisent, ou qu’ils aient besoin de traverser toute la pharmacie. Ceux qui le peuvent ont installé une tente, en extérieur. D’autres organisent les tests entre midi et deux, ou bien le soir après la fermeture, sur rendez-vous. On peut alors désinfecter et aérer avant de rouvrir.
Risque-t-on le rush deux jours avant Noël ?
La cible idéale, ce sont ceux qui vont passer Noël avec des personnes âgées, en vulnérabilité. Là oui, il est utile de se tester. Par contre, il faut bien dire qu’on ne pourra pas tester toute la population, c’est impossible. Le nombre de rendez-vous par jour est limité. Attention à ne pas laisser planer l’ambiguïté. Je rappelle aussi que le test antigénique Covid n’est pas gratuit, contrairement à ce que je peux lire parfois. C’est un test remboursé par la Sécurité sociale, c’est donc nous tous qui payons. Il faut éviter les dérives, des gens pas raisonnables qui se font tester plusieurs fois par semaine.