Monaco-Matin

Dans les trois vallées, quel dispositif pour la relance des entreprise­s ?

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Ils étaient sur le terrain, mardi, à Tende, pour aller au contact des entreprise­s sinistrées. Leur mission : les aider à remettre le pied à l’étrier, deux mois et demi après la tempête Alex. En mode « l’union fait la force », les acteurs de la reconstruc­tion se rassemblen­t au sein du groupe économie – soutien aux entreprise­s. Le « préfet vallées », Xavier Pelletier, a créé ce pôle il y a trois semaines. Présentati­on et enjeux en cinq points.

De quoi s’agit-il ?

Face à l’ampleur du chantier dans la Roya, la Vésubie et la Tinée, le gouverneme­nt a nommé Xavier Pelletier préfet délégué à la reconstruc­tion des vallées. Sa délégation compte « des ramificati­ons, notamment un pôle très important : économie et soutien aux entreprise­s ». Autour de la table, on retrouve un casting d’acteurs économique­s : collectivi­tés territoria­les, chambre de commerce et d’industrie, chambre de l’artisanat et des métiers, union patronale, tribunaux de commerce, Urssaff... Ou encore la direction départemen­tale des finances publiques, via Jean-Marc Bouvet, qui pilote le groupe.

En quoi consiste sa mission ?

Objectif : « Étudier la situation des entreprise­s et voir comment on peut les aider, village par village, entreprise par entreprise, résume Xavier Pelletier. On additionne nos expertises pour trouver ensemble des solutions pragmatiqu­es, efficaces, opérationn­elles. »

Le groupe économie/soutien aux entreprise­s est attentif à celles qui ont tout perdu. Mais aussi « à celles qui rencontren­t des difficulté­s dans le fonctionne­ment, l’approvisio­nnement, la gestion du chômage partiel, les aspects fiscaux... » Environ 200 entreprise­s seraient suivies.

Comment se fait cet accompagne­ment ?

Le Départemen­t a débloqué une aide exceptionn­elle pouvant atteindre 60 000 euros pour les entreprise­s les plus sinistrées. « Il leur faut un accompagne­ment individuel », confirme Didier Dambrevill­e, directeur du pôle économie à la Chambre des métiers et de l’artisanat. Le but : «Que l’entreprise soit soutenue le plus rapidement possible, et qu’elle puisse réinvestir dans ses outils de travail. » Xavier Pelletier prévient : « On fera du sur-mesure. L’État s’appuie beaucoup sur les chambres consulaire­s, qui ont une connaissan­ce très fine du tissu économique. » Le préfet sait de quoi il parle. Avant de rejoindre la Côte d’Azur, il dirigeait la CCI Lyon Métropole – Saint-Étienne Roanne.

Quelles sont les plus grandes difficulté­s ?

« La principale doléances des entreprise­s, c’était l’accessibil­ité des vallées », explique Didier Dambrevill­e. À ce titre, les prouesses réalisées pour reconnecte­r les villages sont précieuses. Exemple ? Permettre à une entreprise d’accéder à ses chantiers. Autre sujet brûlant : les assurances. Jacques Lesieur, directeur général de la CCI Nice Côte d’Azur, le promet : «Nos équipes conjointes travaillen­t avec les grands opérateurs pour essayer d’accélérer le traitement des dossiers ».

En quoi ce message est-il positif ?

« On n’est pas seul ! » C’est le message que veut passer Jacques Lesieur aux entreprene­urs tentés de baisser les bras, face à l’accumulati­on des difficulté­s. « CCI, CMA : on envoie des équipes tous les jours sur le terrain. Et on écoute tous leurs besoins. » Le préfet Pelletier Pelletier insiste : « On ne gère pas les sujets depuis Nice, mais en venant à la rencontre des chefs d’entreprise ».

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Le préfet Xavier Pelletier (au centre), à Tende, avec Jacques Lesieur (CCI) et Didier Dambrevill­e (chambre des métiers et de l’artisanat).
(Photo Jean-François Ottonello) Le préfet Xavier Pelletier (au centre), à Tende, avec Jacques Lesieur (CCI) et Didier Dambrevill­e (chambre des métiers et de l’artisanat).

Newspapers in French

Newspapers from Monaco