Dans les trois vallées, quel dispositif pour la relance des entreprises ?
Ils étaient sur le terrain, mardi, à Tende, pour aller au contact des entreprises sinistrées. Leur mission : les aider à remettre le pied à l’étrier, deux mois et demi après la tempête Alex. En mode « l’union fait la force », les acteurs de la reconstruction se rassemblent au sein du groupe économie – soutien aux entreprises. Le « préfet vallées », Xavier Pelletier, a créé ce pôle il y a trois semaines. Présentation et enjeux en cinq points.
De quoi s’agit-il ?
Face à l’ampleur du chantier dans la Roya, la Vésubie et la Tinée, le gouvernement a nommé Xavier Pelletier préfet délégué à la reconstruction des vallées. Sa délégation compte « des ramifications, notamment un pôle très important : économie et soutien aux entreprises ». Autour de la table, on retrouve un casting d’acteurs économiques : collectivités territoriales, chambre de commerce et d’industrie, chambre de l’artisanat et des métiers, union patronale, tribunaux de commerce, Urssaff... Ou encore la direction départementale des finances publiques, via Jean-Marc Bouvet, qui pilote le groupe.
En quoi consiste sa mission ?
Objectif : « Étudier la situation des entreprises et voir comment on peut les aider, village par village, entreprise par entreprise, résume Xavier Pelletier. On additionne nos expertises pour trouver ensemble des solutions pragmatiques, efficaces, opérationnelles. »
Le groupe économie/soutien aux entreprises est attentif à celles qui ont tout perdu. Mais aussi « à celles qui rencontrent des difficultés dans le fonctionnement, l’approvisionnement, la gestion du chômage partiel, les aspects fiscaux... » Environ 200 entreprises seraient suivies.
Comment se fait cet accompagnement ?
Le Département a débloqué une aide exceptionnelle pouvant atteindre 60 000 euros pour les entreprises les plus sinistrées. « Il leur faut un accompagnement individuel », confirme Didier Dambreville, directeur du pôle économie à la Chambre des métiers et de l’artisanat. Le but : «Que l’entreprise soit soutenue le plus rapidement possible, et qu’elle puisse réinvestir dans ses outils de travail. » Xavier Pelletier prévient : « On fera du sur-mesure. L’État s’appuie beaucoup sur les chambres consulaires, qui ont une connaissance très fine du tissu économique. » Le préfet sait de quoi il parle. Avant de rejoindre la Côte d’Azur, il dirigeait la CCI Lyon Métropole – Saint-Étienne Roanne.
Quelles sont les plus grandes difficultés ?
« La principale doléances des entreprises, c’était l’accessibilité des vallées », explique Didier Dambreville. À ce titre, les prouesses réalisées pour reconnecter les villages sont précieuses. Exemple ? Permettre à une entreprise d’accéder à ses chantiers. Autre sujet brûlant : les assurances. Jacques Lesieur, directeur général de la CCI Nice Côte d’Azur, le promet : «Nos équipes conjointes travaillent avec les grands opérateurs pour essayer d’accélérer le traitement des dossiers ».
En quoi ce message est-il positif ?
« On n’est pas seul ! » C’est le message que veut passer Jacques Lesieur aux entrepreneurs tentés de baisser les bras, face à l’accumulation des difficultés. « CCI, CMA : on envoie des équipes tous les jours sur le terrain. Et on écoute tous leurs besoins. » Le préfet Pelletier Pelletier insiste : « On ne gère pas les sujets depuis Nice, mais en venant à la rencontre des chefs d’entreprise ».