Monaco-Matin

Miss France

Longtemps sur le fil en raison de la crise sanitaire, l’édition 2021 du concours de beauté aura bien lieu en direct sur TF1 mais à huis clos. Drôle de centenaire.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr Miss France 2021, ce soir sur TF1 à partir de 21h05 en direct du Puy-du-Fou. Branchée environnem­ent, pas réseaux sociaux P. F.

Une année sans Miss France n’a jamais été envisagée du côté de TF1. Et surtout pas chez Jean-Pierre Foucault, qui présente la cérémonie depuis 1995. «On sera dans des conditions un peu particuliè­res, détaille le maître de cérémonie. Chacun chez soi, ou presque. Mais c’est une date que l’on ne pouvait pas manquer car ce sont les cent ans. C’est un événement fédérateur, qui rassemble tout le monde. »

Pour rendre l’événement possible, il fallait le lieu adéquat. Ça sera le grand carrousel du Puydu-Fou, théâtre de l’édition 2009 et parfaiteme­nt adapté pour une bulle sanitaire. « L’organisati­on a été entièremen­t revue, précise Sylvie Tellier, directrice générale de la société Miss France. Les élections départemen­tales ont eu lieu en version digitale, les régionales en plein air, on a essayé de trouver des solutions pour tout le monde mais Tahiti n’a pas pu avoir de Miss en raison du Coronaviru­s, par exemple. »

Le schéma ne change pas, vingtneuf candidates sur la ligne de départ, quinze demi-finalistes dévoilées ce soir lors de la grande soirée et un vote pour moitié du public et pour autre moitié d’un jury « 100 % Miss France » présidé par Iris Mittenaere (Misse France 2016) et composé de Muguette Fabris (Miss France 1963), Patricia Barzyk (1980), Nathalie Marquay (1987), Mareva Georges (1991), Linda Hardy (1992), Sonia Rolland (2000), Élodie Gossuin (2001) et Flora Coquerel (2014).

Patrimoine de la télévision

Cette soirée est un véritable enjeu pour TF1 et son directeur du flux Rémi Faure. « C’est l’une des plus grosses audiences de la chaîne avec un pic à 8,5 millions de téléspecta­teurs l’an dernier. C’est un bout du patrimoine de la télévision française, une émission que regarde toute la famille. C’est aussi la centième de ce concours de beauté, ça marque également la fin d’une année 2020 particuliè­re, on voulait absolument être là avec ce beau spectacle. »

Faire face à deux complexité­s

Le choix du Puy-du-Fou n’est donc pas anodin avec sa capacité de mettre en place une mise en scène hors norme avec des moyens techniques uniques. « Entre le Coronaviru­s et le centenaire de l’élection, on était face à deux complexité­s et on a dû revoir le déroulé des chorégraph­ies,

pose Frédéric

Gilbert, le producteur artistique. On va célébrer le rayonnemen­t de la France et le glamour sera quand même présent malgré l’absence de public. L’idée est de rester le plus proche possible de ce que l’on fait habituelle­ment. Alors il y aura des choses incroyable­s et magnifique­s car la scène du Puy-du-Fou nous permet de faire des choses impossible­s ailleurs. »

Et comment filmer une salle... sans public ? Gilbert : «Onva surtout filmer la scène, on a tout prévu même s’il faut repenser la gestion des axes caméras. » Une absence d’ambiance qui va stresser les candidates ? Pas pour Sylvie Tellier. « Sur scène, on est surtout obnubilée par la petite lumière rouge de la caméra »,

rigole l’ancienne lauréate de l’édition 2002. Sans compter que près de quatre cents personnes seront dans la salle (pour une jauge de 3200), à savoir tous les technicien­s qui travaillen­t sur

‘‘ C’est la seule grosse émission de  heures de direct”

la soirée. « Ce soutien atypique ne sera pas de trop », poursuit Gilbert. Et Geneviève de Fontenay dans tout ça ? Invitée pour le centenaire, la dame au chapeau n’a jamais répondu. « Toutes nos demandes sont restées lettres mortes, détaille Frédéric Gilbert.

Elle sera au coeur de certains reportages car Miss France, c’est aussi elle, mais elle n’a pas voulu venir. » Sylvie Tellier, régulièrem­ent attaquée par Geneviève de Fontenay depuis qu’elle a pris sa « succession » en 2010, n’a pas oublié celle à côté de qui elle a été élue en 2002.

« Même si je suis blessée et affectée par ses propos, je ne répondrai pas. Mais en revanche, je sors les griffes dès qu’on s’attaque aux filles ou à Miss France. » Reste le patriarche Jean-Pierre Foucault. Chaque année, on se dit que l’ancien patron de Sacrée Soirée va passer le flambeau. Et puis non.

« Depuis le temps que l’on annonce que c’est ma dernière... rigole-t-il. Il y a plein de gens qui aimeraient présenter Miss France, je leur dis : à la queue ! » Comme chaque année, il espère que Miss Provence, lui, le Marseillai­s, remporte la mise. Or, la Provence n’a plus remporté l’élection depuis... 1979. Mais qu’est ce qui fait tant vibrer Jean-Pierre Foucault avec les Miss ? « C’est la seule grosse émission de trois heures de direct. C’est un vrai plaisir de s’exercer à ce genre de discipline, mon métier, c’est ça. »

Près de quarante ans et le sacre de Sabrina Belleval en 1982 que la Côte d’Azur attend ça. Ces dernières années, Aurianne Sinacola (3e dauphine en 2014), Charlotte Pironi (2e dauphine en 2015) ou Manelle Souahlia (4e dauphine l’an passé) ne sont pourtant pas passées loin, mais... Et si Lara Gautier qui venait briser la « malédictio­n » ce soir ?

La Niçoise de 22 ans s’est parée de l’écharpe azuréenne, le 23 octobre dernier au Centre Expo Congrès de Mandelieu, à l’endroit même où elle avait remporté l’élection locale, en février.

Souvenir doux-amer, puisque, cinq mois plus tard, toujours dans la « capitale du mimosa », elle terminait 1re dauphine de Manelle Souahlia. Une « déception », d’abord ; très vite, une fierté. « C’était une belle leçon, ça m’a appris à persévérer, à avoir confiance en moi. Sans cette expérience, je n’aurais pas réussi ce coup-ci » assurait-elle, au lendemain de son couronneme­nt. La confiance : la belle brune d’1,74 mètre avoue en avoir « longtemps manqué ». D’un naturel introverti, elle a surmonté ses doutes adolescent­s en étant « dans l’acceptatio­n de soi »,

aidée par ces concours où elle s’est « découverte, étonnée aussi ». Attachée à sa ville, où elle suit des études en deuxième année de master marketing et communicat­ion – objectif pro : directrice marketing – Lara Gautier l’est aussi à la cause environnem­entale.

Bénévole depuis deux ans chez WWF France [« J’ai reçu une éducation dans le respect de l’environnem­ent et l’amour des animaux. Je me retrouve dans les valeurs de l’associatio­n. »],

elle a participé à sa première mission en août 2019 sur le voilier Blue Panda,

amarré au port de Nice. La crise sanitaire a mis les activités en stand-by, mais elle entend bien renouveler l’expérience « dès que possible », quand son emploi du temps lui permettra. Planning qui risque de s’alourdir subitement, si elle devient Miss France. Il faudra, aussi, intensifie­r l’usage des réseaux sociaux, où elle demeure discrète – un peu moins depuis Miss Côte d’Azur. À certaines conditions... « Montrer la préparatio­n aux concours, des shootings photos, oui. Après, j’estime que ma vie privée n’a rien à y faire, je ne vois pas l’intérêt. »

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