Sursaut d’orgueil attendu
Après la rouste reçue à la maison contre Lens (0-3), les Rouge et Blanc ont l’occasion contre le dernier du classement de montrer un bien meilleur visage pour vite tourner la page
Tout n’est pas noir ou blanc » a insisté Niko Kovac, invité vendredi à s’exprimer sur la série de trois défaites d’affilée secouant actuellement les rangs monégasques, après celle de quatre victoires consécutives qui leur prédisait un futur proche un peu plus près des sommets. Mais si les défaites contre Lille et Marseille ont été évacuées rapidement, au regard de la qualité de l’adversité, celle dans les grandes largeurs contre Lens à la maison est bien plus difficile à digérer.
Mettre les bons ingrédients
Cela tient beaucoup à la manière inquiétante dont l’AS Monaco s’est désagrégée en un temps record devant, au milieu et derrière. Surtout derrière d’ailleurs, avec un Ballo-Touré qui a réussi l’exploit de s’oublier dès la 35e seconde pour offrir un boulevard à Clément Michelin, passeur décisif pour Sylla sur le but le plus rapide en Ligue 1 du RC Lens depuis 12 ans, et un Axel Disasi qui a laissé les siens à 10 contre 11 après avoir retenu de manière illicite Ganago qu’il avait luimême bien lancé vers le but d’une passe en retrait ratée.
L’arrière-garde monégasque n’a rien de princière en ce moment et les solutions sont d’autant plus difficiles à trouver pour l’entraîneur Niko Kovac que chacun y va tour à tour de sa bourde. Avec une statistique particulièrement plombante : l’ASM a pris sept buts sur les 10 derniers tirs de ses adversaires. Vito Mannone ne se montre pas assez décisif mais il n’est clairement pas le seul responsable. Ce n’est pas non plus « une question de jeunesse » ni « de schéma tactique », a réfuté le coach croate à la question de savoir si le 4-42 servi depuis 7 matchs désormais n’était pas en train de montrer ses limites. Avant la rencontre contre Dijon, Kovac a donc préféré faire jouer d’autres leviers sur ses hommes. Il a une nouvelle fois insisté sur la nécessité d’être concentrés dès les premières minutes de la rencontre et de montrer « le vrai visage de l’ASM » contre des Dijonnais « qui ont redressé la barre » depuis la nomination de David Linarès à la place de Stéphane Jobard.
Un manque de concurrence
Sans la bonne agressivité, les petits détails ne tourneront pas en faveur de Monaco. Ce discours, l’ancien du Bayern le tient depuis plusieurs semaines déjà. Jusque-là sans le rebond attendu. Ses joueurs seraient bien inspirés s’il arrivait contre une équipe du DFCO qui n’avait pas eu de scrupules à plonger le voisin niçois dans la crise il y a trois semaines. Une rencontre sans panache contre le dernier du classement commencerait à faire tiquer l’état-major monégasque qui, s’il assure ne jamais avoir eu la Ligue des Champions comme objectif cette saison, n’a pas non plus raturé toutes ses ambitions européennes. Il faudra peut-être aussi penser à renforcer lors du mercato d’hiver un groupe où la concurrence au milieu et derrière n’est pas franchement féroce. En attendant, ce sont de patrons dont a besoin cette AS Monaco car ses envies de beau jeu ne pourront pas résister longtemps aux errances défensives par lesquelles elle se saborde trop souvent.