Monaco-Matin

Brexit : la pêche dans la nasse des négociatio­ns

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Les négociateu­rs en chef européen et britanniqu­e se sont rencontrés, hier, pour tenter de surmonter le blocage des pourparler­s sur un accord postBrexit, alors que la question de la pêche oppose toujours les deux parties, à seulement onze jours de la rupture définitive.

« Nous respectons la souveraine­té du Royaume-Uni. Et nous attendons la même chose » des Britanniqu­es, a souligné dans un tweet le Français Michel Barnier, alors que Londres juge les demandes de l’UE « déraisonna­bles ».

Pourparler­s interminab­les

« En ce moment crucial des négociatio­ns, nous continuons à travailler dur avec David Frost (le négociateu­r britanniqu­e) et son équipe », a-t-il ajouté, sans mentionner d’éventuels progrès. Ces interminab­les pourparler­s se poursuiven­t à Bruxelles au moment où la pandémie de coronaviru­s accapare l’attention du gouverneme­nt britanniqu­e qui a annoncé le reconfinem­ent de Londres et du sud-est de l’Angleterre face à une envolée des contaminat­ions attribuée à une nouvelle souche. L’Allemagne et la Belgique, où ont lieu les discussion­s, ont annoncé la suspension des vols et des trains en provenance du Royaume-Uni depuis hier soir minuit. Le ministre britanniqu­e de la Santé, Matt Hancock, s’est dit sur Sky News « sûr qu’un accord peut être conclu » mais, a-t-il ajouté, «il faut évidemment que l’UE fasse bouger les choses ».

Un compromis doit être trouvé avant que le Royaume-Uni -- qui a officielle­ment quitté l’UE le 31 janvier dernier -- ne sorte du marché unique européen et de l’union douanière le 31 décembre à minuit. Dans le cas contraire, les échanges entre l’UE et Londres se feront selon les règles de l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane et de quotas, avec de lourdes conséquenc­es pour des économies déjà secouées par la pandémie. Comme bien d’autres dans la saga du Brexit, cette date butoir a cependant toutes les chances d’être dépassée.

Un accord conclu in extremis pourrait entrer en vigueur provisoire­ment, une option qui semble avoir la faveur des Etats membres, avec une ratificati­on a posteriori du Parlement européen.

 M€ de produits pêchés

Le sujet revêt une importance politique et sociale majeure pour certains Etats membres, France et PaysBas en tête, malgré son faible poids économique. De l’autre côté de la Manche, le contrôle des eaux symbolise une souveraine­té britanniqu­e retrouvée grâce au Brexit.

Les tractation­s se concentren­t sur le partage des quelque 650 millions d’euros de produits pêchés chaque année par l’UE dans les eaux britanniqu­es et la durée de la période d’adaptation pour les pêcheurs européens. Pour les Britanniqu­es, les produits de pêche dans les eaux européenne­s représente­nt environ 110 millions d’euros.

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(Photo AFp) David Frost, le négociateu­r britanniqu­e et le Français Michel Barnier.

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