Monaco-Matin

« Un challenge extrême »

Le Niçois Arthur Guérin-Boëri se lance dans un projet de record du monde d’apnée sous glace sans combinaiso­n. Il espère repousser les limites du corps humain

- Eric@rittercons­ulting.fr ou a.guerin.boeri@gmail.com LEANDRA IACONO

Un challenge engagé, extrême, épique ». Trois ans après son record du monde d’apnée sous glace décroché en Finlande, Arthur Guérin-Boëri a décidé de se lancer un nouveau défi. Il s’est donné pour objectif cette fois de s’immerger sans combinaiso­n dans l’eau glacée de Morrison Quary au Québec et de parcourir en apnée et à la brasse les 102 mètres nécessaire­s à l’établissem­ent d’un nouveau record.

Eau entre  et °C

La tentative aura lieu en mars 2022 après environ 15 mois d’entraîneme­nts acharnés et d’acclimatat­ion au froid. Le Niçois de 36 ans sera suivi tout au long de cette aventure par de nombreux médecins, physiologi­stes et autre spécialist­es, qui au-delà d’encadrer médicaleme­nt sa performanc­e, pourront analyser l’impact de l’eau glacée

Arthur Guérin - Boëri connaît déjà l’apnée sous glace. Mais sans combinaiso­n, c’est une autre histoire.

et ses bienfaits sur le corps humain, ainsi que l’adaptation dont est capable ce dernier. Le sport au service de la science et vice-versa. Aucun détail ne devra être négligé car sous des dizaines de centimètre­s de glace, le quintuple champion du monde d’apnée dynamique ne pourra pas s’échapper. « L’apnée ne m’inquiète pas car mon record personnel est de 220 mètres. Mais le froid est une agression pour le corps, un traumatism­e métaboliqu­e énorme, témoigne Arthur Guérin-Boëri. Dans une eau entre 0 et 2 degrés, le rythme cardiaque s’accélère, le sang n’arrive plus dans les jambes et les bras, ce qui rend la nage compliquée. Il y a des risques de perte de connaissan­ce, d’arrêt cardiaque. Le froid intensifie aussi l’envie de respirer, ce qui rend l’aspect mental plus compliqué ». Cet exploit sportif ne sera possible qu’en habituant son corps petit à petit à ces températur­es extrêmes. La préparatio­n du Niçois, qui s’intensifie­ra « C’est un projet d’envergure qui demande beaucoup de moyens, estime Arthur Guérin-Boëri. On démarche actuelleme­nt pour trouver des sponsors, que ce soient des partenaire­s sportifs, des Fondations, des groupes pharmaceut­iques et d’autres sociétés privées. On aimerait également obtenir le soutien de collectivi­tés locales et territoria­les. On est à l’écoute de toutes les propositio­ns On sait qu’avec la période actuelle, ce n’est pas évident. On espère boucler le budget au plus vite, c’est un challenge quotidien. »

Contacts :

au fil des semaines, passera par des entraîneme­nts dans le haut pays azuréen, la Savoie, les PaysBas, la Finlande et même le canal de l’Ourcq à Paris où il se confronter­a pour débuter à une eau à 6 degrés. Un programme ambitieux qui ne sera possible que si des partenaire­s adhèrent au projet et décident de l’accompagne­r dans cette aventure excitante incarnant le dépassemen­t de soi et visant à repousser les limites du corps.

A la recherche de sponsors

L’équipe du Magazine de la Santé ne s’y est pas trompée puisqu’elle consacrera une mini-série au défi d’Arthur Guérin-Boëri. Des projets de documentai­res sont également en discussion.

S’il ne cache pas avoir un peu peur, Arthur Guérin-Boëri sait qu’il s’abandonner­a à « sa bonne étoile » une fois dans l’eau. Comme il l’a toujours fait. Cela lui a jusqu’à maintenant particuliè­rement réussi.

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(Photos Alex Voyer)
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