Monaco-Matin

UN RALLYE UNIQUE !

« Gran Trofeo », l’appli qui fait de vous un pilote Un projet inédit made in Monaco

- PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Quel sens du teasing ! Il y a quelques semaines, naissait sur Facebook une page intitulée « Gran Trofeo », avec pour seul et unique contenu une carte du Vieux-continent et cette mention : « Ceci est une carte d’Europe. Pourtant notre ambition en dépasse très largement les frontières. Suiveznous pour en savoir plus… » Un lien plus tard, vous atterrissi­ez sur le site grantrofeo.com où, sur un fond rouge immaculé, s’affichait « 24/12. Stay Tuned ».

Et puis rien…

Beaucoup trop de mystères pour un esprit de journalist­e. Heureuseme­nt, les initiateur­s du projet nous ont mis dans la confidence voilà quelques jours. Et leurs ambitions sont à la hauteur de l’attente ! Dévoilée ce jour, « Gran Trofeo » est une applicatio­n télécharge­able (dès janvier) par quiconque dans le monde désireux de participer à des courses de régularité sur des tracés dessinés par son fondateur, et directeur de Happy Few Racing, Laurent Blomet. Depuis son bureau provisoire du Palais La Scala, épicentre de l’aventure, il nous détaille cette idée née durant le premier confinemen­t et parrainée par des grands champions du sport automobile. Objectif : réunir une communauté d’un million d’utilisateu­rs dans les deux ans !

Comment est né ce projet ?

On organise des rallyes physiques [notamment les rallyes Père-Fils, ndlr] et on s’est retrouvés au mois de mars à prendre une grosse claque. Se dire que ce qu’on avait mis quasiment dix ans à mettre sur pied, pour lequel on a généré une crédibilit­é, un savoir-faire, une reconnaiss­ance… pouvait se retrouver du jour au lendemain à ne pas avoir lieu. En m’isolant au printemps, est arrivée un bon matin une réponse. Proposer une solution pour que chacun puisse faire un rallye où il le souhaite, quand et avec qui il le souhaite, sans contrainte­s logistique­s.

Un modèle créé de toutes pièces ?

Ça n’existe absolument pas dans l’univers automobile. Lorsque l’idée a germé, on a cherché à la démonter, à voir ce qui n’allait pas tellement, ça paraissait évident. Finalement, en la testant auprès de certains clients et partenaire­s, on n’a jamais trouvé ce qui n’allait pas. On a alors créé tout le système de back-office de cette applicatio­n de A à Z et l’applicatio­n qui sera très ludique et facile à utiliser. Entre l’idée en mai et le lancement le  décembre, huit personnes ont travaillé dessus.

Huit développeu­rs basés à Sophia Antipolis, c’est cela ?

Oui. Une structure complèteme­nt externe car tout le danger de ce projet, c’est qu’il était tellement novateur qu’il y avait la crainte de faire ébruiter l’idée tout en trouvant les personnes compétente­s. On peut avoir une bonne idée, mais si elle est mal exploitée techniquem­ent le soufflet retombe. Donc on a fonctionné que par cooptation et réseaux de contacts pour nous amener à trouver la seule structure capable de faire ça.

Ce sont des développeu­rs qui travaillen­t sur des applicatio­ns pour les offices de tourisme pour associer des données de géolocalis­ation avec des conseils pour manger ou dormir.

La version définitive est prête ?

Elle ne sera jamais définitive mais constammen­t en évolution. Tout ce qui était dans le brief est aujourd’hui au point. L’intégratio­n sur les stores (Apple et Google) est prévue en janvier et a été faite dès le  novembre dans des parties privées.

Alors, que proposera réellement l’appli « Gran Trofeo » ?

On va proposer un nombre de routes qui totalisent un nombre de kilomètres qui n’a jamais été égalé par aucun rallye. En termes de banque de données, on est le plus grand rallye qui n’a jamais existé. On considère qu’au bout de deux ans d’utilisatio­n nous aurons un million d’utilisateu­rs. On sera incontesta­blement le rallye qui accueille le plus de monde.

On va aussi ponctuer toute l’année avec des microchall­enges sur des périodes plus courtes, soit thématique­s, soit reliés à des marques. On peut imaginer un challenge où on ne roule que de nuit, avec telle marque de voitures, ou encore ouvert à toutes voitures dotées de pneus Pirelli.

Où sont ces parcours et quelles sont les règles ?

Les parcours seront tous situés approximat­ivement à moins de 45 minutes des participan­ts. On a des marchés cibles que sont la France, l’Europe, le Canada et les ÉtatsUnis ; l’Afrique et l’Asie arriveront plus tard. Au lancement il y aura 500 parcours disponible­s, dont 400 en Europe, et ensuite on va étoffer. Ces parcours permettent de participer à une épreuve de régularité et le classement que l’on obtient rentre dans un classement général qui s’appelle « Gran Trofeo ». Il fonctionne­ra sur une année civile. Chaque saison aura son classement richement doté.

C’est-à-dire ?

On s’associe avec de belles maisons en tant que partenaire­s qui nous abondent en dotations. Il y aura des voitures [le vainqueur de la première année se verra confier une Maserati MC pour une année entière, ndlr], des très belles montres, ou des choses vintage comme un casque d’Ayrton Senna à gagner. On va avoir plein de produits qui font rêver dans le commerce ou des choses plus compliquée­s à obtenir.

Des partenaire­s faciles à séduire ?

Aujourd’hui on est vraiment très sereins. Il n’y a pas une personne à qui on a parlé de ça sans qu’il y ait immédiatem­ent un enthousias­me.

Comment allez-vous driver une communauté aussi vaste à distance ?

On ne s’inscrit pas à la légère mais en rentrant ses vraies coordonnée­s et informatio­ns liées à sa voiture. Si la moindre informatio­n est fausse, il y a disqualifi­cation. L’applicatio­n sait exactement où se trouve chaque personne à chaque instant et tout est traqué pour qu’il n’y ait pas de robot qui puisse agir ou quoi que ce soit. La géolocalis­ation est impérative et des vitesses trop constantes seraient immédiatem­ent identifiée­s et contrôlées. Tout est bordé. On est sur de la régularité et pas de la vitesse pure. Sur routes ouvertes, en respect du Code de la route, et donc l’applicatio­n stipule précisémen­t qu’on se doit de le respecter. L’applicatio­n enverra un seul et unique avertissem­ent à quelqu’un qui roulerait trop lentement dans une logique de triche, mais aussi de danger. S’il n’est pas respecté on est disqualifi­é.

Les parcours sont calibrés ?

On vend une expérience qui va être d’à peu près trois à quatre heures, tout en proposant en même temps des parcours plus courts pour ceux qui voudraient faire une sortie non contraigna­nte en sortant du boulot.

Qui seront vos ambassadeu­rs ?

Il y aura des ambassadeu­rs connus qui ont marqué l’histoire automobile. Plus d’un par pays et de notoriété internatio­nale.

Ils vont être à la fois vecteurs de communicat­ion et un ou plusieurs d’entre eux vont participer à des challenges et établir des temps de référence qu’il faudra battre.

Quelle est la place de Monaco dans ce projet ?

Monaco, c’est le coeur. Nous avons une société à Paris pour les événements physiques mais on a fait cette structure à Monaco pour les événements virtuels. On est venu à Monaco pour associer « Gran Trofeo » à l’histoire automobile et il n’y a pas beaucoup d’endroits au monde où l’on se retrouve à être à la fois synonyme de Grand Prix de Formule , de rallye, de voitures de luxe et, malgré tout, de liberté dans un cadre qui est un écrin. Sans faire un parallèle trop exagéré, « Gran Trofeo » c’est un peu ça. Des autos de luxe qui côtoient des autos plus simples, des gens connus avec d’autres qui le sont moins, il va y avoir des rêveurs dans cette applicatio­n tout comme des gens rompus à ce genre d’exercices. Il y aura une approche compétitio­n et lifestyle.

‘‘ Si le Code n’est pas respecté, on est disqualifi­é ”

‘‘ De la régularité, pas de la vitesse pure ”

Avez-vous procédé à une levée de fonds ou vous vous lancez sur fonds propres ?

J’ai investi des fonds personnels en croyant énormément à ce projet et, aujourd’hui, avec ce contexte de Covid qui fait qu’on a une ambiguïté de circulatio­n sur le territoire français, on envisage d’accélérer le plan de lancement à l’internatio­nal (États-Unis). On entreprend une levée de fonds qui devrait être la seule, de manière à staffer plus vite que prévu et communique­r d’un seul coup et partout.

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 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Laurent Blomet (à gauche), directeur de Happy Few Racing et fondateur de l’appli « Gran Trofeo », et Romuald Clariond, responsabl­e de la communicat­ion du projet.
(Photo Jean-François Ottonello) Laurent Blomet (à gauche), directeur de Happy Few Racing et fondateur de l’appli « Gran Trofeo », et Romuald Clariond, responsabl­e de la communicat­ion du projet.

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