Monaco-Matin

Puy-de-Dôme : un forcené tue trois gendarmes

Un quatrième a été blessé. Ils intervenai­ent pour sauver la compagne de cet homme, qui avait mis le feu à son domicile après l’avoir frappée à la tête

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«Une véritable scène de guerre » avec « un individu surarmé », « des centaines et des centaines » de balles tirées, trois gendarmes tués, et « la maison incendiée » ,aénuméré le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Éric Maillaud : c’est un drame hors normes qu’a découvert hier le pays au réveil, « l’un des événements les plus tragiques » de l’histoire de la gendarmeri­e, a souligné le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur place.

● Alertés pour des violences conjugales

Mardi en milieu de soirée, les gendarmes de la compagnie d’Ambert sont alertés pour des faits de violences conjugales au lieu-dit « Le Cros », un hameau près de Saint-Just, un village de 157 habitants dans une zone de moyenne montagne. L’appel émane d’une amie de la victime, contactée à 20 h 52 par cette dernière, Sandrine S. selon Le Figaro, qui s’est réfugiée sur le toit de la maison pour échapper à son compagnon lourdement armé, Frédérik L., après avoir reçu des coups au visage. Une première patrouille dépêchée sur place aurait distingué une arme et demandé des renforts. Mais vers 22 h 30, le forcené met le feu à sa maison. Dès lors, la priorité c’est «de sauver une femme des flammes et d’un conjoint potentiell­ement violent ».

● Il ouvre le feu sans sommation

Selon Le Parisien, deux des gendarmes tentant de s’approcher du pavillon sont alors pris pour cible par l’homme, qui aurait ouvert le feu sans sommation. Il aurait ensuite tenté de fuir, puis se serait ravisé, et aurait regagné son domicile. Il aurait ensuite touché deux autres militaires et continué à tirer sur toute personne s’approchant. Le GIGN arrive sur place vers 2 h 30, selon le ministère de l’Intérieur, mais le forcené finit par réussir à s’enfuir au volant de son véhicule.

Malgré les efforts des pompiers et du Samu, les trois gendarmes n’ont pu être sauvés. Le quatrième doit la vie à son gilet pare-balles. Il a reçu quelques soins à l’hôpital et son état n’inspire pas d’inquiétude. Sandrine S. a pour sa part été mise en sécurité.

Un très important dispositif – 300 gendarmes, des brigades cynophiles et un hélicoptèr­e – est alors déployé pour tenter de retrouver Frédérik L., dont le corps est finalement découvert dans la matinée à proximité de son 4x4 renversé, à environ 1,5 kilomètre de son domicile. « Il y a toutes les raisons de penser qu’il s’est suicidé. »

● Qui sont les victimes ?

Il s’agit du brigadier Arno Mavel, 21 ans ; du lieutenant Cyrille Morel, 45 ans ; et de l’adjudant Rémi Dupuis, 37 ans. Ils laissent quatre enfants orphelins de père. Emmanuel Macron leur a rapidement rendu hommage, les qualifiant de «héros» . Le Premier ministre Jean Castex a également salué leur mémoire, en soulignant que ce drame endeuillai­t « le pays tout entier » .DeMarine Le Pen à Clémentine Autain, l’ensemble de la classe politique leur a rendu hommage.

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(Photos Gendarmeri­e nationale et AFP) En haut, de gauche à droite, le brigadier Arno Mavel, l’adjudant Remi Dupuis, et le lieutenant Cyrille Morel ; en bas, le domicile du forcené, hier.

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