Covid-19 : comment va se dérouler la vaccination ?

Première en Europe hors Royaume-Uni, la Suisse a ouvert le bal hier. La France et les autres pays suivront dimanche. Qui est concerné, selon quelles modalités ? On fait le point

C’est la première personne à avoir été vaccinée contre la Covid-19 en Europe continentale : quatre jours après l’autorisation des autorités suisses, une nonagénaire du canton de Lucerne s’est vu inoculer le sérum de Pfizer-BioNTech. En France comme dans les autres États membres de l’UE, le coup d’envoi aura lieu dimanche.

● Qui est concerné et où ?

La France a choisi de réserver ses premiers vaccins aux personnes âgées résidant dans des établissements d’hébergement collectif (Ehpad, unités de soins de longue durée, résidences autonomie) et aux professionnels exerçant dans ces établissements et présentant eux-mêmes un risque de forme grave de Covid-19. Dimanche, cela aura lieu dans « deux ou trois établissements », soit « quelques dizaines de résidents », a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran mardi soir. L’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret à Sevran, en Seine-Saint-Denis, en fera partie, a indiqué l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Selon Le Monde ,cedevrait aussi être le cas du centre gériatrique du CHU de Dijon. Un troisième établissement serait « en discussion ».

● Quel protocole ?

La vaccination n’est pas obligatoire, elle repose sur le volontariat. Réalisée sur prescription médicale, elle doit être précédée d’une consultation pour déceler d’éventuelles contre-indications, et recueillir le consentement de la personne.(1)

Selon le protocole envoyé mardi soir par le ministère de la Santé, la vaccination sera assurée par des infirmières, en présence d’un médecin. Si besoin, elle pourra se faire en chambre. À l’issue de la première injection –qui se fait au niveau de l’épaule –, le patient restera sous surveillance au minimum 15 minutes . La deuxième injection interviendra 21 jours plus tard selon les mêmes modalités.

● Et ensuite ?

Après l’expérience de dimanche, des livraisons de vaccins « plus importantes » sont prévues pour «la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier », selon Olivier Véran. Les arrivages seront échelonnés pour des contraintes de production et d’acheminement des vaccins, mais aussi de conservation, le Pfizer BioNTech devant être stocké à -80°C. Une fois livrés dans les établissements – après estimation des besoins pour éviter les surplus –, les flacons devront être stockés dans une mallette réfrigérante entre +2°C et +8°C, inaccessible au public. Ils ne se conserveront alors que pendant cinq jours.

Pour les 7 000 Ehpad de France, le gros de la campagne de vaccination ne démarrera que « dans la deuxième semaine de janvier », estime Florence Arnaiz-Maumé, du syndicat d’établissements privés Synerpa.

1. Les établissements ont la charge d’engager un travail de pédagogie et de communiquer des informations « loyales, claires et appropriées » sur le vaccin à l’ensemble des personnes concernées. Le consentement ne devra pas nécessairement être confirmé par écrit, selon le protocole gouvernemental, qui rejette ainsi une demande de plusieurs fédérations du secteur qui jugeaient cela utile pour éviter toute contestation ultérieure.

Pour les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs – environ la moitié des résidents selon les estimations –, la décision pourra revenir au représentant légal, si la personne est sous tutelle/curatelle, à la « personne de confiance » désignée dans le dossier médical, ou à défaut à une personne de sa famille.