La rescapée :
Pour Élody aussi, l’intervention de François Riberi a été « héroïque ». « Mais je sais qu’il a fait ça naturellement. Dans ces cas-là, on est content d’avoir des voisins... Et ces voisins-là. De voir qu’il y a encore des gens avec le coeur pur. »
Élody Barberot, 40 ans, voue une
« gratitude éternelle » à son voisin agriculteur. Le 2 octobre, François Riberi l’a sauvée in extremis avec ses deux plus jeunes fils, Jillian, 17 ans, et Jordan, 13 ans. Le chalet familial où ils comptaient emménager définitivement pour Noël a disparu. Élody retrace ces événements chez elle, à Cagnes-sur-Mer, la voix encore marquée par l’émotion.
« On a vu la rivière monter d’un coup, se souvient Élody. Elle charriait des troncs, des pierres. Une première vague a fait tomber les murets. On s’est dit : “C’est pas bon du tout ! Il ne faut pas qu’on reste là”. »
Sous la pluie battante, son mari Julien
et leur fils aîné, Jessy, sortent prépositionner les voitures. Élody file à l’étage avec ses deux autres fils, « pour récupérer un sac à main avec les papiers d’identité et un portefeuille. Mais une seconde vague est arrivée. Un tsunami ! Ça arrivait de toutes les montagnes. L’eau est arrivée au premier étage... »
Il est 17 h 30. Élody ferme les volets pour épargner cette vision à ses enfants. Elle parvient à joindre les pompiers. L’opérateur peine à localiser le chalet. Ouf : un véhicule arrive. Mais le sauvetage s’avère trop périlleux. « Un pompier a été happé par le courant. Il a failli être noyé. J’ai tendu les mains... en vain. J’ai eu la peur de ma vie. Heureusement, il était encordé. Ils ont réussi à le ramener. Il était tétanisé. »
La lumière viendra des phares du tracteur de François Riberi. Juste à