Un kiné-ostéo médaillé
Hamilton Sabot, l’Antibois médaillé de bronze de gymnastique aux JO 2012 de Londres, exerce aujourd’hui sa profession en région parisienne. Avec conviction et un nouveau projet à la clé
août 2012, à la North Greenwich Arena de Londres. Hamilton Sabot, 25 ans, né à Cagnessur-Mer, licencié à l’Olympique d’Antibes depuis l’âge de 7 ans, va s’élancer pour la finale olympique du concours des barres parallèles. Moment rare ! Quelques jours plus tôt, Hamilton a obtenu sa qualification sur le fil du rasoir. Alors que lui et un gymnaste chinois (Zang Chenlong) avaient obtenu la huitième meilleure note, ex aequo au millième près, le jury avait exceptionnellement décidé d’accorder aux deux athlètes une place en finale, alors que le règlement limite le nombre à 8. Un souffle, une aubaine, que l’Antibois va convertir en récital, pour l’histoire, pour le concours de sa vie. Sabot, gymnaste fin, aussi doué que méticuleux dans le travail, n’est pas favori dans la chasse aux médailles. Trois mois plus tôt, aux championnats d’Europe à Montpellier, il a échoué pour le podium (4e) sur son agrès de prédilection, les barres parallèles. Une déception. Qu’à cela ne tienne, en ce mardi 7 août, Hamilton Sabot va tout casser.
« Je voyais les amis »
« Paradoxalement, je n’ai pas ressenti de trac particulier. Je me suis présenté avec une sorte de relâchement par rapport à l’événement, juste avec l’envie de profiter à fond du moment, se souvient-il aujourd’hui, plus de 8 ans après. Je saluais les amis que je voyais dans les tribunes. Je n’étais pas inhibé, j’étais content d’être là, avec l’envie de donner mon maximum. Au final, j’ai réussi un bon passage. Pas le meilleur de ma carrière, mais oui, un bon passage, de quoi ressentir une très grande joie ». L’élégance, la fluidité, la maîtrise... Sabot a conquis les juges. Il obtient un 8,866 de haut vol à l’exécution et met la pression sur tout le monde. Les deux Japonais, le Russe, le Grec et le Mexicain passés après lui ne pourront que faire moins bien. Hamilton Sabot décroche une magnifique médaille de bronze derrière les intouchables, le Chinois
Feng Zhe champion du monde et l’Allemand Marcel Nguyen.
Kiné ostéopathe et heureux papa
En cette fin d’année 2020, quelque part en région parisienne, Hamilton Sabot nous répond sur le mobile avec son kit main libre, de retour de son cabinet de praticien à Brie-sur-Marne. Sur la route départementale, le réseau coupe de temps en temps. A 33 ans, il exerce depuis 4 ans la profession de kinésithérapeute après avoir débuté sa formation à l’Insep de Paris en tant que sportif de haut niveau, et avoir décroché son diplôme. « J’ai donné mon préavis, je suis dans un petit cabinet de transition avant la concrétisation du projet, là, au mois de janvier », nous précise-t-il. Un projet important qui tient en trois lettres, MSP, comme maison de santé pluridisciplinaire, qu’il a montée de toutes pièces avec d’autres professionnels de la santé. «La MSP sera basée à FontenayTrésigny, précise-t-il. Comme j’habite à dix minutes de là, le temps gagné dans les déplacements sera très appréciable ». Il faut dire qu’Hamilton Sabot et sa compagne, qui travaille aussi, ont des journées bien remplies, parents d’une petite fille de 4 ans et d’un garçon né il y a 8 mois à peine. « J’essaye de me ménager du temps pour le plus important qui soit, pouvoir passer du temps avec les enfants », note l’Azuréen de souche. Retraité des agrès depuis 2016, Hamilton Sabot s’est impliqué dans sa profession comme il le faisait en tant qu’athlète : avec ce désir, qui a toujours été sa marque, d’aller au fond des choses. Il a ainsi poussé son apprentissage à l’exercice de l’ostéopathie, conscient que « chaque patient a ses particularités et que c’est à nous de trouver les clés ». Dans son cabinet, ou dans la prochaine MSP, pas de médaille olympique trônant dans un cadre, pas plus que de photos ou d’articles affichées relatant ses exploits... Bien au contraire. «Jesuis très discret au sujet de mon passé de sportif, en réalité, je la joue plutôt ultra-anonyme, glisse Hamilton. Ce n’est même pas volontaire, je fais la part des choses. Je suis à fond dans l’écoute, dans mon métier ». Ce qui ne l’empêche pas d’évoquer son ancien monde avec plaisir, lorsqu’il est simplement démasqué. « Parfois, une personne tape mon nom sur Google juste pour trouver l’adresse du cabinet. Et là, oops, après ils me demandent : au fait, c’est bien vous que j’ai vu sur les photos ? ». Aujourd’hui, si Hamilton Sabot a tourné la page, il lui reste tout de même des tonnes de souvenirs pas lointains et des amis toujours proches, comme son compère antibois Samir Aït Saïd, médaillé de bronze mondial aux anneaux. Son analyse et son élocution firent de lui un consultant apprécié lors des championnats d’Europe 2018 à Glasgow sur France
Hamilton Sabot commence la gymnastique à l’âge de ans à l’Olympique Antibes Juan-les-Pins où il est entraîné par Philippe Carmona. Il est sélectionné en équipe de France en pour la première fois puis intègre la structure de l’INSEP. Aux JO , il se classe e par équipe avec l’équipe de France et obtient le bronze en aux barres parallèles à l’Euro de Bimingham.
Télévisions. Épanoui dans sa vie comme dans son parcours, Hamilton Sabot regrette simplement de ne pas pouvoir, crise oblige, ‘’descendre’’ plus souvent voir la famille entre Cagnes et Antibes. « On aimerait bien, mais avec les petits, le travail et le contexte sanitaire, on est obligés de patienter un peu ».
‘‘ Je suis très discret au sujet de mon passé de sportif.”