Il frappe un retraité dans un ascenseur de la Tour Odéon
Le prévenu rejoindra toutefois dans les prochaines semaines la maison d’arrêt pour huit weekends. Mardi dernier, il avait été violent envers un retraité et outragé, menacé des policiers
Àl’audience de flagrance, jeudi, le premier substitut Cyrielle Colle avait requis un an d’emprisonnement ferme, dont dix mois avec sursis et l’obligation de soins pendant deux ans. Le prévenu était quasiment assuré de passer la nuit de Noël et les fêtes de fin d’année en prison pour les trois délits commis le mardi 22 décembre, vers 21 h 20, au cours d’une altercation dans l’immeuble de la Tour Odéon.
« Les coups ? avance-t-elle. Il était impossible de les compter sur la vidéo tellement cet homme a cogné comme un forcené déchaîné ! » Mais son avocat, Me Thomas Brezzo, était bien décidé à ferrailler face aux magistrats du tribunal correctionnel afin d’arracher la sanction d’incarcération qui réprimait les actes de violences, outrages et rébellion reprochés à son client.
« Je me suis cru en danger »
« Une peine d’emprisonnement n’aurait aucun sens », clamait-il dans le prétoire. Jusqu’à oser transposer le responsable de l’élément déclencheur en désignant la victime. « Ce retraité n’avait pas à pénétrer dans l’ascenseur avec ses chiens sans l’accord de l’intéressé ! Il a vécu cela comme une agression. »
Le plaideur admettait cependant « une lourde épée de Damoclès » pour exercer la coercition et porter un coup d’arrêt à de tels comportements. Mais il voulait surtout éviter d’aggraver la détresse du prévenu avec les éventuelles conséquences sur son emploi à la SBM en cas de maintien prolongé en détention. Finalement, les Sages de la juridiction collégiale ont tranché à la fois difficulté, question et différend. Ce Monégasque de 31 ans, défavorablement connu pour des faits similaires en décembre 2019, a été condamné à six mois d’emprisonnement, dont quatre assortis du sursis et l’obligation de soins pendant deux ans. Les deux mois ferme ont bénéficié de l’exécution fractionnée. C’est-à-dire que le coupable rejoindra la maison d’arrêt du Rocher pendant huit week-ends pour purger sa peine. Il devra également verser aux deux agents de la force publique insultés et menacés les sommes respectives de 800 et 500 euros.
« De la chance que le Rottweiler était bien dressé »
Alors la perfide déesse Éris, à la base de nombreux conflits, aurait-elle jeté sa pomme de discorde dans l’ascenseur de la Tour Odéon ? Menotté, dans le box, le prévenu a peu de souvenances. « J’ai refusé de faire rentrer le résident parce qu’il n’avait pas de masque, définit-il sommairement au président Jérôme Fougeras Lavergnolle (*). Il m’a poussé. Je me suis cru en danger, j’ai riposté par la violence. » C’est une pluie de coups de poing au visage, et de coups de pied qui est décrite par le magistrat. « Quelque treize coups ont été confirmés par les enregistrements vidéo. Le plaignant est rentré chez lui et il a appelé la police. Vous aviez de la chance : son chien, un Rottweiler, était bien dressé… »
Pour le Monégasque célibataire, c’est peut-être la peur de l’animal qui a provoqué son comportement. « Après, c’est l’adrénaline, l’alcool, les médicaments, la nervosité, ajoute-t-il. Je suis dépressif. J’ai des problèmes de mal-être et je suis suivi par un psychiatre. Décembre c’est une période où je dérape… »
C’est toutefois l’incompréhension du président. « Vous en prenez aux policiers quand ils vous conduisent au CHPG avec la victime qui a eu trois jours d’ITT… » D’où une peine mixte pour ce primo-délinquant.
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