Monaco-Matin

« On ne pouvait plus faire demi-tour » : Valérie, naufragée de la neige dans la vallée de la Vésubie

- G. L.

« Quand on passe par le dénivelé entre Saint-Jean-la-Rivière et Duranus, c’est la route de tous les dangers. On peut prendre la flotte à gros bouillons ou la neige à gros flocons. » C’est exactement ce qui est arrivé à Valérie, une mère de famille de Saint-Jean-la-Rivière.

Ce dimanche soir, elle termine le travail tard, à Nice. Il n’est pas loin de minuit. Elle a récupéré son fils de seize ans à l’aéroport, le chien les attend chez eux et elle souhaite ardemment retrouver le cocon familial. Valérie a bien eu vent de l’alerte jaune. « Depuis la tempête Alex, on y prête beaucoup plus attention, mais des alertes jaunes, on en a vu d’autres. Et j’avoue que l’option de l’hôtel ne me tentait pas trop. »

Une déviation dangereuse

La Vésubienne sait que le parcours qu’elle emprunte quotidienn­ement va être compliqué. Elle a subi de plein fouet la tempête Alex et ses conséquenc­es. Le nouvel éboulement sur venu le 7 décembre, sur la route de la Vésubie, l’oblige depuis à passer par Saint-Martin-du-Var, la Roquette et Duranus. Un nouvel avatar qui provoque colère et agacement des Vésubiens : la déviation est dangereuse. «Ony croise en plus quotidienn­ement des gros camions de travaux. » En ce dimanche soir, la perspectiv­e de la chaleur du foyer familial est plus forte. Elle prend la route. Et ne se doute pourtant pas de ce qui l’attend. « Il pleuvait dans la plaine du Var mais, peu avant la Roquette, c’était déjà une neige lourde, le paysage était devenu blanc. » À Levens, le paysage est devenu monochrome et la route a disparu sous le tapis blanc. « Je roulais à 30 km/h. Arrivés à Duranus, il était devenu impossible de faire demi-tour. » La mère de famille et son fils sont coincés. La voiture se couvre de neige. Aucun véhicule ne circule. Heureuseme­nt, le chauffage intérieur leur permet de supporter provisoire­ment l’épisode. Valérie appelle les services de la Métropole au 3906. «J’yai trouvé une écoute formidable. On a pris ma localisati­on, on m’a dit qu’on me rappelait, ce qui a été fait. » Hélas, la première déneigeuse n’intervient qu’à quatre heures du matin. « Le monsieur au bout du fil a été adorable. Il m’a dit qu’il connaissai­t quelqu’un à Duranus, et que je pouvais dormir chez lui. » Finalement, vers 1h30 du matin, c’est le maire de Duranus, Jean-Michel Maurel, en personne, qui l’appelle. «Ilaessayé de nous ouvrir la route avec son 4X4, mais ma voiture s’est mise en travers. » C’est finalement dans le véhicule du premier magistrat, équipé de pneus neige, qu’ils finiront le chemin, sains et saufs, vers 2h15 du matin. Elle devait récupérer son véhicule ce lundi soir. Vendredi soir, un nouvel épisode neigeux est attendu. Valérie travaille de nouveau. Cette fois, l’option hôtel n’en sera plus une.

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