Dante : « Construire
En pleine rééducation, le Brésilien a reçu Nice-Matin au centre d’entraînement de l’OGC Nice. Il a fait le point sur son cas personnel avant de dresser le bilan de l’année
Dante, malgré votre rupture du ligament antérieur du genou, vous venez, à ans, de prolonger avec le Gym. Racontez-nous...
Cette prolongation, Julien (Fournier, le directeur du football) et le président (Rivère) me l’avaient promise quelques heures après ma blessure. Ils ont tenu parole, ne m’ont pas laissé tomber. C’est important dans la vie. On a une relation forte, c’est une belle preuve. C’est un souci de moins, je ne pense plus qu’à la rééducation.
A Angers, ou après, avez-vous songé à l’arrêt de votre carrière ?
(Direct) Jamais. Je n’ai pas pensé à ça une seule seconde. La seule question que je me suis posée, c’est : « Où je vais rejouer ? ». Dans tous les cas, j’aurais effectué un dernier match avec Nice, même s’il fallait que je me repète (rires). Dans le vestiaire du stade d’Angers, j’ai dit au doc’ que si c’était le croisé, il fallait qu’il m’opère le plus rapidement possible.
Vous étiez dans une très belle forme…
Oui, physiquement, je tenais la route. Je prenais beaucoup de plaisir sur le terrain. Six mois, ça semble long mais dans quelques semaines, je vais reprendre la course. Je ne vais pas rester scotché au lit près d’un an. Après six semaines, je fais déjà du vélo, travaille le haut du corps, des exercices en piscine.
C’est votre première grosse blessure ?
Oui, je n’ai jamais rien eu, même des soucis
Nice - Monaco ( mars) : - l’Europe à la clé
On ne le savait pas encore à l’issue de ce derby remporté dans le temps additionnel et renversé par un doublé de Kasper Dolberg mais cette victoire à l’arraché du Gym va lui offrir une e place finale et une qualification en Ligue Europa. La seule vraie bonne nouvelle d’une année bien morose. musculaires. La saison dernière, je m’étais fait une entorse. Quand la tête est prête à faire des efforts, c’est plus simple.
En plus de la prolongation de contrat, y a-t-il une reconversion à la clé ?
Non, non… Vu mon âge, ce n’est qu’un an de plus (jusqu’en ). C’est un beau challenge. Je songe à l’après-carrière, je regarde comment fonctionne le club sur et en dehors du terrain. Mais, pour le moment, je suis joueur à %. On prendra les décisions en bonne intelligence avec le club.
Coach, ça vous plairait ?
Oui.
ANice?
En , ça fera six ans que je suis Niçois. J’ai mes habitudes, je connais tout le monde, je me sens comme chez moi. Je suis très attaché au club, à son développement. Je suis arrivé dans l’ancien centre d’entraînement, il n’y avait pas toujours l’eau chaude (sourire). Mais je suis ouvert à tout, le club prendra des décisions. Je n’impose rien.
Mes enfants ont vécu une grande partie de leur vie ici. La plus petite est arrivée à l’âge de six mois.
Depuis votre blessure, le Gym enchaîne les désillusions. On ne se rendait pas bien compte de tout ce que vous apportiez à cette équipe ?
Peut-être que moi aussi (sourires)… C’est difficile de parler de soi. Je suis toujours dans la communication, m’efforce d’aider les uns et les autres. Certains joueurs étaient habitués à ça. Du jour au lendemain, je n’étais plus là et on a du mal à s’adapter.
Vous avez entretenu le lien avec le groupe ?
Oui, j’envoyais des messages. Je dois aussi penser à mon genou, mais c’est plus fort que moi. Je sortais de l’opération, j’étais en béquilles, mais je remontais le moral des gars. J’avais trop mal de voir l’équipe enchaîner les mauvais résultats, sans pouvoir faire quelque chose. Entendre les gens dire que je manque à l’équipe, c’est une torture. J’aurais préféré que tout aille bien et retrouver
Nice - Leverkusen ( décembre) : - le limogeage de Vieira
Ce n’est probablement pas cette défaite qui a scellé son sort mais c’est ce soir-là que les dirigeants de l’OGC Nice ont décidé d’annoncer à Patrick Vieira, leur entraîneur depuis mois, qu’ils voulaient arrêter leur collaboration. Dernier de son groupe de Ligue Europa, le Gym avait raté son aventure continentale et ne séduisait que trop peu en Ligue . l’équipe en Europe la saison prochaine.
Conclusion, l’OGC Nice manque de cadres…
Dans toutes les équipes, il y a toujours un ou deux joueurs plus importants que les autres dans leur capacité à aider, guider, rassurer, etc. Je ne parle pas de qualités techniques. Je ne me compare pas du tout à lui car il est bien au-dessus, mais le Real sans Ramos ce n’est pas tout à fait la même chose.
Un garçon comme Bambu semble en perdition depuis que vous n’êtes plus là…
Il montait pourtant en puissance. Toute l’équipe a mis du temps à s’adapter à cette nouvelle vie. Là, je sens que ça va mieux et qu’on monte en puissance. On a une philosophie de jeu complexe, notamment pour les défenseurs. Si on ne faisait que défendre et balancer de longs ballons, ce serait plus simple. On verrait moins les défauts. Mais je trouve nos jeunes courageux, ils cherchent toujours à jouer. Ils vont progresser.
‘‘ Entendre les gens dire que je manque à l’équipe, c’est une torture...”
Cela prend un peu de temps pour certains…
Ils ont l’opportunité de se montrer, la porte est toujours ouverte. Malheureusement, ils ne se rendent pas compte de ça. Ils mettent trop de temps à franchir des paliers. Pourtant, ils ont beaucoup de qualités. On a vraiment un bon groupe. On doit faire notre autocritique car cette nouvelle génération, on l’a éduquée, nous.