Réveillon : la gendarmerie déployée dès hier soir
Fiestas en principauté, cyber patrouilles, stations de skis : les gendarmes sont sur tous les fronts pour empêcher des dérapages. Ils veilleront évidemment à la sécurité générale
Les contrôles du réveillon du 31 ont débuté hier soir. Le colonel Nasser Boualam, qui commande le groupement de gendarmerie des AlpesMaritimes, a déployé ses hommes. Et ce, en concertation avec le préfet des Alpes-Maritimes. Le dispositif ne sera levé que le premier janvier en fin de journée.
« Dans le contexte sanitaire actuel, il est totalement inconscient de vouloir organiser des soirées de réveillon », prévient le commandant. Ses militaires seront sur tous les fronts. Y compris des plus inattendus, comme sur le Net. Des « cyber patrouilles » sont ainsi mises en place depuis quelques jours. « Elles visent à détecter sur les groupes, sur les platesformes Internet, toute tentative d’organiser des soirées. » Le colonel n’exclut pas, comme cela a été fait pour l’organisateur de la fête clandestine de Mandelieu, des gardes à vue et des poursuites pour « mise en danger de la vie d’autrui
Le colonel Nasser Boualam, commandant le groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes.
». « Quoi qu’il arrive, nous serons informés. Soit en surveillant les réseaux sociaux, soit en contrôlant les déplacements dès ce soir et au cours de la soirée du réveillon. Nul doute que les riverains n’accepteront pas ce genre de comportements et que nous serons signalés tous les dérapages. »
S’il n’est évidemment pas possible d’intervenir dans le cadre privé, la gendarmerie entend bien attendre les contrevenants de pied ferme à la sortie de ces soirées, comme cela a été le cas à Mandelieu où 32 procès-verbaux ont été dressés.
« Nous surveillerons de très près les abords de la principauté de Monaco »
La France est placée en vigilance attentat et la gendarmerie est habilitée à ouvrir les coffres, forte d’une réquisition du procureur de la République. « Nous surveillerons tout particulièrement les abords de la principauté de Monaco », précise le colonel Boualam qui explique travailler main dans la main avec les autorités monégasques. La gendarmerie maritime et la brigade nautique seront également sollicitées pour veiller à ce que des fiestas ne soient pas organisées sur les yachts. Elles patrouilleront toute la soirée.
Les stations de ski dans le collimateur
Avec un littoral sous haute surveillance, les fêtards pourraient être tentés de se réfugier dans l’arrièrepays. La gendarmerie a donc déployé dès hier soir un dispositif important pour contrôler tous les axes. « Je tiens d’abord à dire que nous serons présents aux côtés des sinistrés de la tempête Alex, comme nous le sommes depuis la catastrophe. Nous ne les abandonnons pas. Mais cette présence sera également mise à profit pour empêcher des dérapages le soir du réveillon. » Les stations de ski seront placées sous haute surveillance. Les effectifs des Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) classés Sabre, seront déployés. Ces unités « Sabre » sont spécialisées dans les interventions périlleuses. La mort de trois gendarmes en intervention, dans le Puyde-Dôme est dans toutes les mémoires. Dans le cadre du plan de prévention contre les vols à main armée, en période de fêtes, ces unités seront particulièrement concernées.
Que pourront-ils verbaliser ?
En premier lieu, les gendarmes seront en mesure de verbaliser pour non-respect du couvre-feu. Soit 135 euros d’amende et 200 euros en cas de récidive dans les quinze jours. Ils pourront également interpeller pour « mise en danger de la vie d’autrui par violation des obligations réglementaires de sécurité ou de prudence ». Mais aussi pour infraction à la déclaration sur les équipements de sécurité, soit 1500 euros d’amende pour chaque infraction. Seront également verbalisés, de manière plus classique, l’alcoolémie ou le non-port du masque ou toute infraction au Code de la route.
Les violences intrafamiliales dans le viseur
D’abord un triste constat. Lors des fêtes de Noël, les violences intrafamiliales ont augmenté de 25 %. « Nous sommes extrêmement vigilants sur ce point. Nous procédons systématiquement à un placement en garde à vue des auteurs. » Toutes les quatre minutes en France, la gendarmerie intervient pour des violences intrafamiliales.
Monaco sous cloche ce soir