Monaco-Matin

A Mandelieu, deux balles et deux relaxes

- CH. P.

Jimmy T., un jeune sans-domicile-fixe toxicomane, avait été blessé par balles dans la nuit du 7 au 8 juillet 2018, alors qu’il dormait sur un canapé-lit dans un squat situé place du Capitou à Mandelieu-la-Napoule. Il avait été évacué vers l’hôpital Pasteur de Nice touché à la poitrine et à la jambe droite sans qu’aucun organe vital ne soit atteint. Une informatio­n judiciaire avait été ouverte initialeme­nt pour tentative d’assassinat et destructio­n volontaire par incendie.

Les gendarmes avaient trouvé sur place cinq étuis percutés de calibre 7,65 mm. Ils avaient également découvert un scooter TMax incendié qui avait vraisembla­blement été utilisé par l’agresseur.

Homme de main

A l’époque des faits, Jimmy, chauffeur poids lourd en intérim, venait de trouver un logement. Il sous-louait un appartemen­t à Cannes-La Bocca au père de Karim et Driss A, tous soupçonnés de proxénétis­me et de trafic de stupéfiant­s.

Prié de quitter le studio alors qu’il venait d’y effectuer des travaux et de verser 250 euros pour une prétendue dette de drogue, Jimmy avait exprimé son désaccord et menaçait de dénoncer à la justice les agissement­s de cette famille. Est-ce la raison de l’expédition punitive nocturne ? Jimmy avait reçu quelques heures auparavant des menaces de mort d’Aimen Labidi et d’autres à peine voilée de la famille A. Labidi était-il un homme de main de cette famille peu recommanda­ble, voire tueur à gages ? L’enquête n’a pas permis de le démontrer formelleme­nt d’autant qu’au moment de l’agression à Mandelieu, Karim et Driss étaient en vacances dans un camping à Hyères. En revanche, Labidi se serait vanté sur les réseaux sociaux d’avoir tiré sur Jimmy T., selon plusieurs témoins. Des témoins craignant les représaill­es et peu bavards devant les enquêteurs.

Il est également établi que Labidi avait rejoint Driss A. à Lyon peu après les faits alors que dans, un premier temps, il avait expliqué ne pas le connaître.

Le tireur présumé a aussi admis avoir vécu dans le même squat que la victime avant de le quitter opportuném­ent quelques jours avant les tirs que Jimmy T. ; lui, considère toujours comme une tentative d’assassinat.

Karim A. et son frère Driss, le premier défendu par Me Eric Scalabrin et le second par Me Lionel Ferlaud, ont été relaxés par le tribunal correction­nel de Grasse. Accusé d’avoir tiré, Aimen Labidi (défendu par Me André Darmon), a été reconnu coupable de violences avec armes et condamné à cinq ans de prison.

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