Monaco : pas de bouchons de fin d’année à la frontière
Le ministre de l’Intérieur monégasque, Patrice Cellario, avait prévenu la
veille : « Ce ne sont pas des mesures en l’air, elles seront réellement mises en oeuvre sur le terrain ». Hier soir, certains non-résidents, qui n’avaient pas réservé de nuit à l’hôtel au préalable, ont tout de même tenté de franchir la frontière de Monaco après sa fermeture, à 19 heures. En vain.
Il y eut Monsieur en Ferrari immatriculée à Paris, qui espérait faire rêver Madame en passant le réveillon en Principauté. Ou cette bande de copines venues des Bouches-du-Rhône sur un coup de tête. Tous ont dû faire demi-tour. Aucune tension n’était observée face à la police. «Onabienexpliqué à l’avance, pour que les gens ne soient pas surpris. Ensuite, il faut faire appliquer les règles avec courtoisie, élégance et gentillesse, mais aussi la fermeté qu’il convient », résume Patrice Cellario.
Minuit en catimini
« La communication est bien passée et la très grande majorité des gens remplissent les conditions souhaitées », constate le directeur de la Sûreté publique, Richard Marangoni, qui aurait pu craindre des embouteillages. Pourtant, même sur l’axe majeur du Jardin exotique, la file d’attente n’a jamais excédé la vingtaine de véhicules. De mémoire de policiers, seuls un ou deux matchs de football avaient nécessité tel déploiement de forces de police par le passé. Mais jamais le maillage n’avait été aussi conséquent, qui plus est sur toute une nuit. Car les contrôles à la frontière ne représentaient que la première phase. « L’important, c’est la phase 2, admet le ministre de l’Intérieur. Veiller à ce que le couvre-feu soit respecté. Puis la phase 3, lorsque les gens seront dans leur domicile ou à l’hôtel et qu’il faudra s’assurer qu’il n’y ait pas de débordements. »
Une rigueur obligatoire selon le prince Albert II, même si elle sonne comme un crève-coeur. « C’est un réveillon particulier. Il faut malheureusement que nous fassions preuve de beaucoup de vigilance et de prudence encore. Ce dispositif exceptionnel a été mis en place pour protéger la population et les gens qui viennent nous visiter. » Un ultime sacrifice en 2020 dans l’espoir que l’horizon se dégage sur le plan sanitaire. « Si l’on reste rigoureux, notamment sur les gestes barrières, nous arriverons à avoir de meilleurs résultats. » Non loin, en France, les gendarmes filtraient la circulation à Cap-d’Ail.
« Ceux qui voudraient sortir le feraient à leurs risques et périls. Nous ne contrôlons pas les sorties du territoire », précise Patrice Cellario. À 22 h 30, les restaurants ont fermé sans incidents majeurs à signaler. La police a alors
« ratissé » le territoire pour s’assurer que chacun regagnait son domicile ou son hôtel avant 23 heures. Une triste année bouclée en catimini.