Monaco-Matin

La veille, interpellé­s dans un salon de coiffure à Cagnes ouvert après  h

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 heures : à Valberg, ni pétard, ni fétard

Des rues vides, des enseignes fermées, quelques voitures qui roulent encore : il est h à Valberg, et c’est le désert total. Personne dehors, pas même les forces de l’ordre. Alors que les années précédente­s, la station résonne au son des pétards et des fêtards couche-tard, ce réveillon de la St Sylvestre  sonne bien triste. Aux balcons, des rires, de la musique, et des pétards jetés en bas, dans la rue, comme pour rappeler que le jour de l’An reste une fête pour les Français. Dans les immeubles les voisins s’invitent, puisque dedans il faut rester, autant que faire se peut être ensemble.

SOPHIE PENCENAT

Une amende de 135 euros à chacune des personnes présentes dans le salon de coiffure de Cagnes-sur-Mer. Sept au total, selon la police. Trois interpella­tions, trois gardes à vue – dont deux de 20 heures –.

C’est le résultat « d’une opération de contrôle du couvrefeu qui s’est déroulée sur l’ensemble du départemen­t » ,témoignent Fabienne Atzori, procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Grasse et Christophe Briez, commissair­e général. Mercredi soir, après 20 heures, le salon de coiffure Marotte de l’avenue Auguste Renoir à Cagnes-sur-Mer est encore allumé.

STATIONS DE SKI

« C’est de l’injustice »

« Il était 20 h 05-20 h 10. Un client finissait de se faire couper les cheveux. Et nous buvions un petit coup pour fêter la fin d’année. Une petite dizaine d’agents de la police municipale, nationale et de la brigade anticrimin­alité sont entrés dans le salon » , entame un des coiffeurs cagnois (1).

Et de continuer de donner sa version des faits : «On nous a demandé ce que l’on faisait encore là. On nous a expliqué que nous allions être verbalisés car nous étions en infraction. En présentant nos papiers, nous avons demandé une explicatio­n. Nous pensions à un rappel à l’ordre. Les policiers ont dit que c’était tolérance zéro sur ordre du préfet. Le client, qui n’avait pas sa pièce d’identité a montré sa carte de crédit. Elle a été cassée. Le ton est monté. Il a été interpellé. Un employé s’est mis au milieu pour séparer. Et il a dit : “Doucement. Vous voulez me tuer ?”! Et là, un policier aurait entendu des menaces de mort. Le collègue a aussi été interpellé. Ils ont plaqué sa tête au sol. J’ai aussi été interpellé parce que j’ai dit “bâtard”. On m’a tiré les cheveux et en me plaquant au sol, on m’a fait mal à la main. »

Après 20 heures de garde à vue pour « outrages et rébellion », il fait part de son sentiment : « Pour moi, c’est de l’injustice. On terminait notre travail. J’ai l’impression que les autorités ont voulu marquer le coup avec nous ».

« Calme et pédagogie »

Autre son de cloche du côté de la police nationale. Christophe Briez, commissair­e général et du district de l’ouest précise : « L’opération de contrôle s’est déroulée vers 20 h 15. Le commissair­e Leblond a dirigé cette opération. Dans le salon, il y avait sept personnes : une qui se faisait coiffer, un qui coupait les cheveux et cinq autres qui buvaient un verre. Le contrôle a eu lieu. Les gérants ont été verbalisés pour l’ouverture irrégulièr­e d’un établissem­ent recevant du public et la clientèle pour circulatio­n à une heure interdite. Les choses ont dégénéré. Les policiers ont fait preuve de beaucoup de calme, de pédagogie. Toute l’interventi­on a été filmée par des caméras go pro des policiers. Une procédure est en cours. La justice décidera. »

Du côté de la justice, Fabienne Atzori, procureur de la République confirme : « Dans un premier temps, les choses se sont bien passées. Et cela a dégénéré. Une des trois gardes à vue a été levée pour raison médicale. L’intégralit­é des vidéos sera exploitée. »

S.L

1. Qui a souhaité préserver son anonymat.

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(Photo S. P.)

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