Trois soignants déjà vaccinés à Cannes
N «ous ne sommes pas des cobayes, nous sommes des privilégiés », déclarait Laurent Fignon, médecin responsable de l’Ehpad du centre hospitalier Simone-Veil, à Cannes, après avoir reçu une injection de vaccin Pfizer, hier matin. À l’occasion du lancement de la campagne de vaccination, il a été l’un des trois soignants volontaires, juste après sept résidants de la maison de retraite. « Par cette vaccination, nous témoignons de la sécurité sanitaire de ce vaccin qui est excellente », déclarait le Dr Patrice Boyer, chef de service et du pôle gériatrique qui s’est beaucoup documenté sur la question « en tant que médecin et civil ». « Le vaccin est la seule solution pour sortir du tunnel. Pour que le pays redémarre », notait le Dr Fignon. «Et le plus tôt sera le mieux », insistait le Dr Boyer qui est sûr qu’il y aura une troisième vague à la mi-janvier en raison de l’augmentation du risque climatique, de l’élévation du taux d’incidence dans les Alpes-Maritimes et des conséquences des fêtes de fin d’année.
« A mon âge, je ne crains pas grandchose »
Hier, juste avant les soignants – les deux médecins, et une infirmière –, sept résidents de l’Ehpad SimoneVeil ont également reçu l’injection, dont la toute première Cannoise, Françoise Dasse, 79 ans. Pas stressée et même plutôt boute-entrain, elle est restée stoïque : « Il faut faire confiance à la médecine française », assurait-elle, tandis que trois infirmières s’affairaient autour d’elle. « Avec une petite touche allemande quand même », soufflait le Dr Fignon. « De toute manière à mon âge, je ne crains pas grand-chose », reprenait-elle en riant parce que dans le fauteuil médical et avec tous ces témoins masqués autour d’elle, elle se sentait comme une reine sur son trône « Il me manque le sceptre ».
La campagne de vaccination reprendra au centre hospitalier auprès des publics les plus fragiles, dont ceux du centre gérontologique Isola Bella, et des soignants volontaires à partir de mardi prochain. « Les vaccinations se feront en non-stop pendant tout le mois en fonction de l’arrivée des vaccins », disait le directeur, Yves Servant, soulagé de pouvoir protéger les plus fragiles avec deux semaines d’avance sur le programme initialement prévu.