Monaco-Matin

Amoureux du Rocher, Kees Verkade est décédé

Originaire des Pays-Bas, il laisse à la Principaut­é, sa deuxième patrie, de nombreuses oeuvres en hommage à la famille princière au terme d’une vie vouée à la création

- Par Biot ou Antibes PHILIPPE DEPETRIS

Il y a quelques semaines seulement Kees Verkade signait une statue destinée à être dévoilée aux Pays-Bas, créée en hommage aux soignants qui se dévouent auprès des malades atteints par la Covid-19. Ce sera son oeuvre ultime. Le célèbre sculpteur s’en est allé à quelques jours de la fin de l’année 2020, dans cette discrétion qu’il affectionn­ait particuliè­rement et qui était à la mesure de son talent.

Ainsi s’achève un remarquabl­e parcours artistique. Né le 12 octobre 1941 aux Pays-Bas, c’est tout jeune qu’il s’était passionné pour le dessin, affirmant son désir de s’exprimer dans le graphisme publicitai­re. Cette voie ne lui étant pas ouverte, il rejoint la section sculpture de l’Académie Royale de la Haye à 16 ans. Cela sera déterminan­t pour son futur parcours artistique. Au sein de cette structure, il acquiert les bases du dessin au fusain d’après modèle, s’initie aux techniques de la cire perdue et de la terre cuite, apprend à modeler des formes et des corps et à créer des reliefs. Il organise ses premières exposition­s qui suscitent l’intérêt, expose dans des galeries de renom. Suivront les premières commandes. Un premier mariage et deux fils nourriront sa vie personnell­e.

Il a créé des statues de la famille princière

Curieux, sensible et observateu­r du monde, il incarne ses émotions dans son art. Kees Verkade était capable de restituer les regards, les mouvements et les élans du coeur, du corps et de l’esprit dans un souci naturel d’authentici­té et de vérité. Il faisait naître de ses mains une vie en trois dimensions immédiatem­ent conceptual­isées dans son esprit créatif et inventif.

C’est en Principaut­é de Monaco qu’il rencontrer­a l’amour de sa vie, son épouse et muse Ludmila qui lui donnera une fille aimée Casmira. Cet amour sera à l’origine de ses oeuvres les plus émouvantes et les plus intenses. Cette vibration viscérale ressentie jusqu’au plus profond de son être donnera un véritable sens à sa vie d’homme et de créateur. L’admiration et l’affection qu’il voue à la famille princière de Monaco se retrouvera dans nombre de ses oeuvres, telles la statue du prince Rainier III sur la rampe major surplomban­t Sa Principaut­é, celle de S.A.S. la princesse Grace dans la Roseraie de Fontvieill­e ou celle de Malizia qui lui sera commandée par les Monégasque­s pour commémorer le 700e anniversai­re de la dynastie des Grimaldi, lequel s’empara du rocher par surprise en se déguisant en moine. De nombreux sites aux Pays-Bas, de nombreuses collection­s personnell­es et muséales témoignent de son oeuvre.

De Monaco en passant

À Monaco, les sportifs installés devant le stade Louis II, le buste du Prince Louis de Polignac au square Beaumarcha­is, à Biot, « L’envol «, créée pour les 10 ans des Heures Musicales, à Antibes, une ville qu’il aimait tant et à laquelle il laisse « L’inspiratio­n » qui domine le port, et « Invitation « à Juan-les-Pins. Antibes qui rendra hommage à son immense talent à l’automne prochain avec une exposition rétrospect­ive.

Les obsèques de Kees Verkade se sont déroulées dans la plus stricte intimité. Nice-Matin s’associe à la douleur de son épouse Ludmila, de ses fils Arno et Martijn et sa fille Casmira et de toutes les personnes touchées par ce deuil.

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Kees Verkade. (DR)

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