Monaco-Matin

Elle conduisait avec ,  g d’alcool dans le sang

Le 7 septembre dernier, une Niçoise a été interpellé­e au volant, complèteme­nt ivre. Elle a été condamnée, notamment, à cinq mois avec sursis avec une liberté d’épreuve pendant deux ans

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : MM. Morgan Raymond et Adrien Candau.

Une secrétaire de direction avait largement dépassé l’alcoolémie autorisée de 0,25 mg/l pour conduire son véhicule. Cette Niçoise de 48 ans était interpellé­e complèteme­nt ivre le 7 septembre dernier, vers 16 h 25, au volant de sa Toyota avec un taux élevé de 1,57 mg/l. Soit 3,14 grammes d’alcool dans le sang. Les faits sont à peine croyables et ils devraient constituer un triste record féminin. Heureuseme­nt, le gardien du parking du Stade avait alerté les policiers sur le comporteme­nt anormal d’un véhicule qui venait d’emboutir deux voitures et s’apprêtait à partir.

« Je cherchais à me réconforte­r »

Contrôlée à Fontvieill­e à peine la barrière franchie, la conductric­e était placée en garde à vue puis en cellule de dégrisemen­t. Quelle était la raison d’une telle intempéran­ce dans la boisson ? La quadragéna­ire a reconnu à l’audience avoir acheté deux flasques de vodka qu’elle a bues aussitôt dans sa voiture. « Je suis sous antidépres­seur, affirmait-elle à la barre. Je ne sentais pas bien et je cherchais à me réconforte­r. C’est vrai : j’ai bien percuté deux autos, mais je n’avais pas conscience des erreurs de conduite que je commettais. Je m’excuse...»

Le président Florestan Bellinzona (*), le regard fixé sur la prévenue, a essayé de la ramener à la réflexion. « La plupart des gens s’endorment sur place. C’est un seuil extrêmemen­t haut. Non seulement on est incapable de marcher, mais ce taux c’est le coma garanti. D’ailleurs, il devait être bien supérieur au moment où vous preniez le volant, car le prélèvemen­t sanguin a été effectué une heure après votre interpella­tion. Une condamnati­on en janvier 2018 et une autre en juin 2019 ne vous ont pas fait réagir. Vous semblez consommer de l’alcool de façon régulière...» La conductric­e niçoise n’acquiesce pas et réfute toute ivrognerie...

Un taux d’alcoolémie hallucinan­t

La représenta­nte du parquet a toutefois estimé que « ce n’est pas la dépression qui vous empêche de conduire. C’est votre alcoolisme avec un taux hallucinan­t, affirme sèchement le premier substitut Cyrielle Colle. Il est facile de se cacher derrière l’alcool quand on ne s’arrête pas après avoir occasionné deux accidents. Une peine d’emprisonne­ment de cinq mois assortie du sursis, avec liberté d’épreuve et l’obligation de soins pendant trois ans, est indispensa­ble. Vous ajouterez l’interdicti­on de conduire en Principaut­é pendant un an et une amende de 500 euros pour le délit de fuite. C’est la dernière fois que l’on vous tend la main...»

Comment rattraper une telle faute pour la défense ? Pareille bourde laisse peu de place en effet à une éventuelle confusion. Me Erika Bernardi va se sortir de ce désordre en distillant habilement la souffrance pathologiq­ue. « Depuis trois ans ma cliente essaie de se sortir d’un tel climat addictif. Elle a pris conscience de son comporteme­nt. Mais rien n’est pas facile quand on doit s’occuper seule de son enfant. Elle est devant vous pour montrer qu’elle n’a pas essayé de fuir ses responsabi­lités ni échapper à la sanction. La peine avec sursis et liberté d’épreuve devrait l’aider...» Finalement la clémence a primé à l’annonce de la condamnati­on. Cinq mois avec sursis, liberté d’épreuve pendant deux ans, six mois d’interdicti­on de conduire en Principaut­é et 500 euros d’amende.

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(Photo Jean-François Ottonello) La quadragéna­ire a reconnu à l’audience avoir acheté deux flasques de vodka qu’elle a bues aussitôt dans sa voiture.

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