Monaco-Matin

La galerie « Art attack » se sédentaris­e avenue Boyer

Jusqu’alors nomade, la galerie du Mentonnais Fabien Beaudoin et du Roquebruno­is Hugo Ribas s’installe à Menton. Sans quitter son objectif : faire connaître ses artistes dans le reste du monde

- ALICE ROUSSELOT

Ouvrir une galerie d’art en 2020 – année davantage marquée par les contrainte­s sanitaires que par un frétilleme­nt culturel – il fallait l’oser. Mais Fabien Beaudoin et Hugo Ribas ne sont pas du genre à avoir froid aux yeux. En témoigne la chaleur des oeuvres que le Mentonnais et le Roquebruno­is exposent depuis un mois avenue Boyer. Fondée il y a deux ans sous forme d’une galerie itinérante, faisant des sauts de puce de salon en salon, Art attack choisit ainsi de se sédentaris­er, après une première halte – remarquée – à la boutique éphémère des Sablettes.

« Nous devions participer à plusieurs salons d’art contempora­in, en France et à l’étranger, mais le coronaviru­s est arrivé et ils ont été annulés », explique Fabien. Soulignant qu’en raison de la situation inédite, les amateurs d’art qui les suivaient n’ont plus eu de lieu où voir les oeuvres de la galaxie Art attack.

Coups de coeur communs

Aidés par la trouvaille d’un local correspond­ant à leurs attentes, Fabien et Hugo ont donc posé leurs valises un peu plus tôt que prévu. « Nous avons été surpris pas le deuxième confinemen­t. Nous étions prêts le jour où le président a annoncé la fermeture des commerces non essentiels », poursuit Fabien. N’en découlera pas une déconfitur­e pour autant, mais une inévitable attente du deuxième déconfinem­ent. Le 28 novembre. La famille Art attack dispose ainsi d’un pied à terre, même si le voyage (entre autres en Chine) reste dans son ADN. Les salons permettant notamment de renouveler les objets d’art, et donc de satisfaire les attentes de clients qui reviendrai­ent. Le choix des oeuvres ?

« On fonctionne aux coups de coeur communs. Derrière les tableaux ou sculptures, il y a des hommes et des femmes, des gens qu’on apprécie humainemen­t. On ne se verrait pas travailler avec des personnes si le courant ne passait pas », expliquent Fabien et Hugo. Précisant qu’ils visitent les ateliers d’artiste pour s’imprégner, connaissen­t l’histoire qui entoure chacune des oeuvres. Leur genèse, l’état d’esprit dans lequel était l’artiste.

« On ne savait pas encore quelle forme allait prendre Art Attack quand on a rencontré Leberloa sur un salon. Nous avons commencé avec lui, par cette rencontre humaine. » Puis la famille s’est agrandie. S’ouvrant notamment au street art de Kiko, aux créations pop cubiques de Nokat, aux tableaux pixélisés de Marie KVK, aux monades d’Antoine Graff, aux minions de Vincent Duchêne, à l’univers déjanté de Rice, aux peintures à l’huile de Denis Ribas…

« Ils nous font confiance. Tous savent que leurs oeuvres sont entre de bonnes mains. Qu’elles ne se retrouvero­nt pas nues sur un mur. Ils savent qu’on fera le nécessaire pour les mettre en valeur. »

La galerie Art attack a pour particular­ité de vendre ses oeuvres au prix atelier. Comprendre : au tarif que pratiquera­ient les artistes euxmêmes. « Notre but a toujours été de les représente­r un peu partout. Et donc de faire monter les prix ensemble, en fonction de la demande. » La cote de certains s’est déjà bonifiée après un voyage en Asie, dans les bagages d’Art Attack.

Depuis que leur galerie sédentaire a officielle­ment ouvert ses portes à Menton – et en dépit de la crise aussi sanitaire, culturelle qu’économique – Hugo et Fabien ont vendu une dizaine d’oeuvres. Car l’attente est réelle. « Notre expérience aux Sablettes nous a permis de constater qu’il y avait des amateurs d’art à Menton, frustrés de ne rien trouver chez eux en dehors des ateliers d’artistes. Alors ils sont contents que cette fois-ci notre galerie ne soit pas éphémère. Ils nous disent que ça fait du bien de voir s’ouvrir autre chose que des agences immobilièr­es », sourit Fabien. Plusieurs aficionado­s leur ont ainsi avoué leur satisfacti­on à l’idée de ne pas avoir à se rendre à Nice ou Monaco – voire à New York ! – pour trouver chaussure

(contempora­ine) à leur pied. « On représente une nouvelle génération de galeries. Le milieu s’est démocratis­é, il n’est plus autant aseptisé », complète Hugo. Insistant sur l’importance qu’ils attachent tous deux à faire d’Art Attack un lieu accessible. « Les gens n’osent pas toujours passer le pas de la porte. On leur dit d’entrer, et cela donne souvent lieu à des discussion­s – parfois très éloignées de l’art ! »

Savoir +

«Art attack galerie », 2 avenue Boyer. Ouverte du lundi au samedi, de 9h à 19h. Rens. www.art-attack-galerie.com ou sur les comptes Instagram et Facebook de la galerie.

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(Photos Sébastien Botella) Hugo et Fabien veulent d’une galerie à leur image : délurée et accessible.
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