Quel bilan pour Gilles et Pascale agriculteurs à Saint-Paul ?
Les pieds dans la terre et la tête dans les serres. Gilles et Pascale Fenochio cultivent des légumes à Villeneuve-Loubet et SaintPaul-de-Vence – où ils vendent leur production au 723, chemin de SaintEtienne – depuis vingt ans. Ils sont passés « au bio » il y a trois ans et ont été certifiés en 2019.
La situation ne les alarme pas encore mais quand on creuse, les changements liés au climat sont nombreux. Et parfois coûteux.
C’est la grêle qui hache les épinards
« Ce qu’il y a de plus en plus depuis deux ans, ce sont les épisodes de grêle. En septembre, elle a haché nos épinards et nos salades. Ça n’a pas duré mais quand la production est perforée, c’est plus difficile à vendre », rembobine Pascale Fenochio. Un mois de septembre trop
« frais » et les poireaux sont
« plus fins ». Les chouxfleurs, eux, se sont fait attendre. La grêle, le froid et… les inondations. Pas de dégâts en 2020 mais les cicatrices de celles de novembre 2019 sont intactes.
« Désormais, nous plantons en parallèle du fleuve [le Loup, ndlr] et non plus à la perpendiculaire. Ainsi, l’eau s’écoule mieux », détaille la productrice.
Cette dernière a également noté des invasions d’insectes qui, auparavant, ne faisaient pas de ravages sur les cultures. Exemple : les araignées rouges sur les tomates.
Les Saints de glace, une valeur sûre
À la fin du printemps, les légumes « de la ratatouille » sont en souffrance à cause des fortes chaleurs. Les agriculteurs ont la solution. Une peinture à la craie sur la serre pour « limiter les rayons ultraviolets » .La seule différence, c’est qu’ils s’activent plus tôt, en juin. Avec ces chamboulements, l’agricultrice s’interroge particulièrement sur le devenir des variétés «du sud ».
« Est-ce qu’un jour, dans le nord, ils planteront les légumes de chez nous ? » L’indicateur que sont les Saints de glace (1) restent, pour le moment, « une valeur sûre ». De quoi rassurer Gilles Fenochio. Quant à 2021, le couple continuera de s’adapter. « Quel autre choix ? » Même si, pour l’instant, les conditions ne sont pas au beau fixe. «Il fait plus froid que l’année dernière, les plantes hibernent... » 1. Selon une croyance populaire, les 11, 12 et 13 mai sont des dates de potentiel gel tardif. Il est dit qu’après ces trois jours, le gel ne doit plus être craint.