Monaco-Matin

La Côte d’Azur multiplie les signes d’impatience

Les premiers agents du CHU de Nice ont été vaccinés hier. Les cliniques puis les profession­nels libéraux de santé suivront dans les prochains jours. Des milliers d’Azuréens attendent leur tour

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Àl’entrée de la salle de vaccinatio­n, un personnel hospitalie­r prend le consenteme­nt de chaque patient. Sa combinaiso­n violette tranche avec le ballet des blouses blanches. De part et d’autre des tables de soin, il n’y a en réalité que des médecins, des infirmiers et des membres du CHU de Nice.

La campagne de vaccinatio­n des personnels hospitalie­rs a débuté hier à l’Archet. Dans les prochains jours, le CHU devrait ouvrir deux centres supplément­aires, à Pasteur et sans doute à Cimiez. Une campagne de vaccinatio­n sera également conduite à l’hôpital de Tende. Les personnels des cliniques privés suivront, à partir de demain, tout comme, par la suite, les praticiens libéraux, médecins, infirmiers, kinés… de ville.

Le vaccin stocké dans les superfrigo­s du CHU

Les voeux du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui, le 31 décembre, prônait une accélérati­on de la campagne de vaccinatio­n, notamment auprès des soignants, ont donc été exaucés. Au prix d’une impression­nante logistique :

« Cela demande beaucoup d’organisati­on mais nous nous y préparions en fait depuis une dizaine de jours », confie Charles Guepratte, directeur général du CHU de Nice qui s’est vu confier la responsabi­lité des premières doses de vaccinsarr­ivées dans le départemen­t. Car pour les conserver, il faut des superfrigo­s dont la températur­e ne doit pas excéder 60°C! « Nous avons reçu les premières doses dans la nuit de mardi à mercredi », explique le Dr Rémy Collomp, chef du pôle pharmacie. Elles sont d’ailleurs arrivées dans des emballages réfrigérés équipés d’une sonde enregistra­nt la températur­e tout au long du transport. Car si la chaîne du froid venait à être rompue, la durée de vie du vaccin ne serait plus que de cinq jours.

  doses disponible­s d’ici la fin de semaine

Pour l’heure, le CHU détient environ 4 800 doses. Mais une nouvelle livraison doit arriver dès aujourd’hui. « Nous devrions atteindre rapidement les 10 000 vaccins », annonce Charles Guepratte. «Ilne devrait pas y avoir de problème d’approvisio­nnement, promet Christian Estrosi qui s’en est assuré auprès de l’État. « Maintenant il faut que le geste suive, martèle le président de la Métropole niçoise qui rappelle que plus il y aura de gens qui accepteron­t de se faire vacciner, plus vite nous développer­ons une immunité collective et pourrons reprendre une vie normale. »

Hier, en l’espace de quelques heures, une cinquantai­ne d’agents ont donc été les premiers à recevoir leur injection. Tous ont plus de 50 ans ou présentent des pathologie­s à risque.

Ce sont pour l’heure les critères d’éligibilit­é. Ils concernent tout de même environ 2 500 agents au niveau du CHU de Nice. Reste à savoir combien seront volontaire­s. À l’image du Pr Jean Gugenheim, chef du service de chirurgie digestive, qui, hier, a été l’un des premiers à se faire vacciner… Même s’il avoue avoir au préalable mûrement pesé le pour et le contre : « Je me suis longuement documenté sur ce nouveau vaccin à ARN messager. Il ne modifie pas le génome et ne semble avoir que des effets très secondaire­s ». Ce praticien a donc décidé de passer le pas car, rappelle-t-il, « c’est le seul moyen de se protéger et de mettre fin à l’épidémie ».

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Avant l’injection, chaque dose doit être méticuleus­ement conditionn­ée.
(Photos Eric Ottino) Hier à l’Archet  les premiers volontaire­s se sont fait vacciner. Avant l’injection, chaque dose doit être méticuleus­ement conditionn­ée.
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Le vaccin du laboratoir­e Pfizer doit être conservé dans des superfrigo­s entre - et - °C.
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