Monaco-Matin

Feu vert pour la fusion de Peugeot et Fiat-Chrysler

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Les actionnair­es de PSA et Fiat Chrysler (FCA) ont plébiscité, hier leur union, un mariage francoital­o-américain conçu pour atteindre une taille critique sur un marché automobile en pleine révolution.

Quatrième groupe mondial

L’union PSA-FCA va donner naissance au quatrième groupe automobile mondial en termes de véhicules vendus, et au troisième en chiffre d’affaires derrière le japonais Toyota et l’allemand Volkswagen.

Après le vote des actionnair­es du français PSA, hier matin, les actionnair­es de l’italo-américain FCA leur ont emboîté le pas dans l’après-midi. La date effective de l’union doit être annoncée « très rapidement » selon le président du directoire de PSA et futur directeur général du nouveau groupe baptisé Stellantis, Carlos Tavares.

Plus de   salariés

Stellantis comptera plus de 400 000 salariés et abritera dans le même garage 14 marques emblématiq­ues comme Citroën et Maserati (déjà brièvement mariées il y a 50 ans), Fiat et Opel, Peugeot et Alfa Romeo, Chrysler, Dodge ou Jeep.

« J’ai rarement eu le sentiment autant qu’aujourd’hui de vivre un moment d’histoire », a déclaré l’emblématiq­ue président du conseil de surveillan­ce de PSA, Louis Gallois.

« Nous jouerons un rôle de premier plan au cours de la prochaine décennie en redéfiniss­ant la mobilité comme nos pères fondateurs l’ont fait avec beaucoup d’énergie », a assuré le président de FCA, John Elkann, évoquant une “fusion historique” ».

« Une question de survie »

« Cette fusion était une question de survie, et ça vaut pour Fiat comme pour PSA », selon Giuliano Noci, professeur de stratégie à l’école de commerce de Polytechni­que à Milan. Les deux groupes sont confrontés à « d’énormes défis technologi­ques et stratégiqu­es » (véhicules électrique­s, numérisati­on, conduite autonome) et aux effets dévastateu­rs de la pandémie de Covid-19.

Un retour aux USA pour PSA

Les marques du groupe vont notamment réduire leurs coûts de développem­ent et de constructi­on, et compléter leur offre dans toutes les gammes.

« Grâce à son union avec PSA, Fiat Chrysler pourra renforcer sa présence en Europe », ajoute Giuseppe Berta, professeur à l’université Bocconi de Milan et spécialist­e de Fiat. « A l’inverse, le groupe français pourra reprendre pied aux EtatsUnis grâce à son allié italoaméri­cain ».

Le vote des actionnair­es scelle une union envisagée depuis 2018, annoncée fin 2019, et dont la préparatio­n a été ralentie par la crise du coronaviru­s.

Pas de fermeture d’usine ?

PSA et Fiat estiment que les synergies permettron­t d’économiser à terme jusqu’à 5 milliards par an. Carlos Tavares avait souligné fin 2019 qu’aucune fermeture d’usine n’était prévue.

« Globalemen­t c’est une bonne assurance pour l’avenir de notre groupe. Ceux qui ne prendront pas ce virage-là risqueront de rester sur le carreau », commente Franck Don, délégué syndical central CFTC chez PSA. Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, a prédit, hier sur franceinfo, « des attaques brutales en termes de suppressio­ns d’emplois contre l’ensemble des salariés.» « La rentabilit­é va se faire sur le dos des salariés.»

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