Le futur refuge pour animaux sera à... Peille
Un terrain a été identifié au sud de la commune pour accueillir les animaux abandonnés de Monaco et des environs. Si tout va bien, les travaux pourraient débuter à la fin de l’été 2021
Ils ont essuyé tant de refus, rencontré tant d’obstacles par le passé que, par superstition, ils ne crient pas victoire. Au fil des décennies, l’équipe de l’Abri, l’actuel refuge pour animaux abandonnés niché à Èze et géré par la Société protectrice des animaux et abri de Monaco (SPA), a souvent cru quitter ses installations vétustes, abîmées par les affres du temps (lire ci-dessous) , pour un horizon plus vert. Pour une destination plus adaptée à ce type de structure, soumise à moult réglementations. À chaque fois, la future localisation fut le principal point d’achoppement, de crispation. Sospel, La Turbie, Blausasc, Èze et même dans le Var… Bref, le projet a toujours capoté. « Il faut arriver à mettre d’accord un maire, un conseil municipal, la préfecture, trouver un terrain qui soit constructible, qui ne pose pas de problèmes environnementaux ou de nuisances pour le voisinage », explique Jean-Michel Manzone, secrétaire général de la Société protectrice des animaux et abri de Monaco.
Accueil : chiens et une cinquantaine de chats
Un terrain d’environ un hectare, à Peille, semble réunir tous les critères réglementaires pour abriter ce futur refuge – et non fourrière – destiné à accueillir les animaux abandonnés de Monaco et des environs. L’implantation a été évoquée publiquement, le 15 décembre dernier dans l’hémicycle du Conseil national de Monaco, à l’occasion de la troisième séance budgétaire. « Le terrain est au sud de la commune et distant de plusieurs centaines de mètres des habitations, nous confirme Cyril Piazza, le maire de Peille. On a toujours eu des relations cordiales avec la Principauté.
On se devait d’accueillir dignement ces animaux dans un outil bien pensé et conforme aux normes. » Le refuge pourrait accueillir 49 chiens, pas un de plus, une cinquantaine de chats et quelques animaux singuliers.
Avant qu’un permis de construire ne soit déposé puis instruit, il faut au préalable obtenir l’avis favorable des Architectes des Bâtiments de France – c’est chose faite – et du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN). « L’aspect environnemental n’est pas des moindres. On ne peut pas implanter une construction sans analyser le terrain. Il ne faut pas perturber la faune et la flore », explique Jean-Michel Manzone.
Le projet a, d’ailleurs, été déplacé d’une quarantaine de mètres pour éviter d’empiéter sur des espèces protégées, notamment la nivéole de Nice. « Le volet environnemental est presque achevé. Le dossier est encore en travail pour ce qui concerne les implantations. Dans un refuge, il y a beaucoup d’aspects : l’accueil, les boxes, la quarantaine pour les animaux qui rentrent, la salle de soins, une buanderie etc. », poursuit-il.
Début des travaux à la fin de l’été ?
Un comité de pilotage, en visioconférence avec la préfecture des Alpes-Maritimes, est prévu le 13 janvier pour aborder les conditions d’implantation et le résultat de l’étude d’impact écologique. Quid de la suite ? Le calendrier a été précisé, lors de cette séance du Conseil national en décembre, par Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement - ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme. « La saisine du CSRPN va être opérée par la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement en PACA. En mars, on espère passer le dossier devant cette commission, laquelle se réunit quatre fois par an à Marseille, confiait-elle aux élus nationaux. On a proposé de faire des mesures compensatoires sur le terrain pour compenser les ‘‘dégâts’’ de la construction de la SPA sur le Mont Agel. Avec tout cela, on pense pouvoir déposer le permis de construire assez rapidement. On vise le début des travaux pour la fin de l’été 2021. En parallèle, on a amélioré l’état de la SPA actuelle (lire cidessous). »
Le bout du tunnel et une bouffée d’air, donc, pour le refuge de la SPA Monaco, longtemps saturé à Èze. Un fait accentué avec la fermeture, par le passé, d’un autre refuge à Menton, au coeur du Fossan.