Les plus fragiles seront vaccinés d’ici mi-février
Dans les Alpes-Maritimes, aînés en Ehpad, soignants de plus de 50 ans et/ou souffrant de comorbidités devraient recevoir leurs deux injections dans les prochaines semaines
«Nous sommes tout à fait dans les temps. Nous mettons en oeuvre le programme tel qu’il a été prévu au départ. Donc, non, il n’y a pas de retard dans le démarrage de la vaccination. » Philippe De Mester, directeur de l’ARS Paca, cache mal son agacement : « Certains nous reprochent d’être trop prudents alors qu’il n’y a pas lieu. Ce sont les plus fragiles qui seront vaccinés en premier alors c’est un devoir déontologique d’être précautionneux ! » Quant à l’approvisionnement, là encore, le patron de la santé dans la région insiste : «Iln’yapas de problèmes de livraisons. Les doses de vaccins sont acheminées comme prévu. Pour l’heure, nous en avons déjà 35 000 mais d’autres vont encore arriver. »
● Qui est concerné ?
Deux publics cibles ont été identifiés pour recevoir dès maintenant la double dose de vaccin anti-Covid : les personnes âgées des Ehpad, des unités de soins de longue durée puis des résidences autonomie et résidences services – cela représente environ 40 000 personnes – ainsi que les professionnels de santé de plus de 50 ans et/ou présentant des comorbidités. Deux cibles supplémentaires, les personnels de l’aide aux soins à domicile et les sapeurs-pompiers, ont été ajoutées à la liste des personnes prioritaires.
● Quand ?
La campagne de vaccination a commencé ce lundi dans les Alpes-Maritimes avec notamment une cinquantaine de soignants au CHU de Nice. Dans les Ehpad, les consultations médicales prévaccinales ont commencé ces derniers jours car il convient de s’assurer du consentement de la personne d’une part, et de l’absence de contre-indications d’autre part. Là encore, des seniors ont déjà reçu leur première dose. Les choses s’accéléreront ces jours-ci.
● Où?
« Pour limiter les risques, les personnes âgées seront vaccinées sur place dans les établissements (Ehpad, unités de longue durée, etc.) », souligne Philippe De Mester. Cela a nécessité d’anticiper pour organiser les choses au mieux. Chaque directeur d’établissement va recenser les candidats à la vaccination et recevra le nombre de doses idoines. L’anticipation est primordiale étant donné que l’injection doit être faite dans les 5 jours à partir de la décongélation. Pour les soignants, des centres de vaccinations seront mis en place et adossés aux établissements hospitaliers (Nice, Cannes, Antibes, Grasse, Menton, Roquebillière) [lire page suivante]. Un véritable maillage sera construit en partenariat avec les hôpitaux publics, privés, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les libéraux, les collectivités locales pour éviter que les personnes ne doivent se déplacer trop loin. Par ailleurs, un système de prise de rendezvous sera prévu pour limiter les regroupements.
● Comment se déroulent les injections ?
Deux doses sont nécessaires, injectées à 21 jours d’intervalle. Toutefois, la personne est partiellement protégée dès la première. Si quelqu’un refuse de se faire vacciner, elle pourra changer d’avis (et recevra la première dose lorsque les soignants viendront pour la faire la seconde aux autres). Cela signifie que d’ici un mois, un mois et demi, les cibles de la première campagne auront reçu les deux doses.
● Quelle organisation ?
L’établissement pivot de chaque département – le CHU de Nice dans le 06 et l’hôpital Sainte-Musse dans le Var – dispose déjà d’un congélateur grand froid pour la conservation des doses à - 80°C. C’est lui qui va ensuite dispatcher les doses en fonction des besoins, auprès des centres de vaccinations. Les Ehpad privés seront livrés via leur pharmacie qui sera approvisionnée directement par la plateforme gérée par Santé publique France.