Monaco-Matin

Feu vert du Conseil d’Etat pour élargir les fichiers de police

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Le recueil de ces données sensibles était déjà, par dérogation, autorisé dans le code de la sécurité intérieure.

Il sera désormais possible dans le cadre d’atteinte à la sécurité publique et à la sûreté de l’Etat.

La plus haute juridictio­n administra­tive a donné un avis favorable à trois décrets qui élargissen­t les possibilit­és de fichage, autorisant policiers et gendarmes à faire mention des « opinions politiques », des « conviction­s philosophi­ques et religieuse­s », et de « l’appartenan­ce syndicale » de leurs cibles, alors que les précédents textes se limitaient à recenser des « activités ».

Photos et commentair­es sur les réseaux sociaux listés

Identifian­ts, photos et commentair­es postés sur les réseaux sociaux y seront aussi listés, tout comme les troubles psychologi­ques et psychiatri­ques « révélant une dangerosit­é particuliè­re ». Outre les personnes physiques, les « personnes morales », telles que les associatio­ns, sont également visées.

Le Conseil d’Etat avait été saisi en référé (procédure d’urgence) par plusieurs centrales syndicales dont la CGT, FO ou la FSU, mais aussi par le Syndicat de la magistratu­re et le Syndicat des avocats de France (SM et

SAF, classés à gauche), qui dénonçaien­t le « spectre du Big brother en 2021 ». Mais il a considéré que les trois décrets ne portaient pas une atteinte disproport­ionnée à la liberté d’opinion, de conscience et de religion ou à la liberté syndicale.

Darmanin réfute l’idée d’une surveillan­ce de masse

Dans le détail, les décrets portent sur trois fichiers : le Pasp (prévention des atteintes à la sécurité publique) de la police ; le Gipasp (gestion de l’informatio­n et prévention des atteintes à la sécurité publique) des gendarmes et l’EASP (enquêtes administra­tives liées à la sécurité publique) utilisé avant le recrutemen­t de fonctionna­ires sur des postes sensibles.

Face à l’émoi à gauche et parmi les défenseurs des libertés, le ministre de l’Intérieur a réfuté à plusieurs reprises toute volonté de « créer un délit d’opinion » ou une surveillan­ce de masse. L’attaque des décrets devant le Conseil d’Etat est intervenue dans un contexte d’accusation­s répétées de dérive autoritair­e du gouverneme­nt – notamment avec les restrictio­ns imposées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et la propositio­n de loi Sécurité globale.

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(Photo d’illustrati­on AFP) Les réseaux sociaux seront aussi sous l’oeil des forces de police.

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