Un véhicule sur dix refoulé à la frontière hier
Les soldes ne déchaînent plus les foules. Le constat ne date pas d’aujourd’hui et il s’est vérifié, hier, à Monaco. Alors que la France a reporté l’ouverture de sa foire aux rabais au 20 janvier ; la Principauté vit déjà son deuxième week-end à prix barrés. Ce qui laissait penser aux autorités monégasques que, pris d’une fièvre acheteuse, les Français convergeraient en masse vers la Principauté. Il n’en fut rien hier, même si le filtrage aux entrées du pays a conduit des centaines de véhicules à rebrousser chemin.
« Les soldes n’ont pas attiré autant de personnes que ce qu’on pouvait imaginer », résume le commissaire Laurent Braulio, chef de la police urbaine et responsable du dispositif de régulation.
« D’ailleurs la grande majorité des gens qui ont invoqué cette raison avaient une réservation pour le week-end dans un hôtel. » Car hier, il fallait justifier d’un motif impérieux pour pénétrer en Principauté. Objectif : limiter les brassages de population dans un contexte sanitaire en nette dégradation.
«Entreet% des véhicules éconduits »
Le pic de circulation aux abords de la Principauté s’est concentré entre midi et 14 h. En l’espace d’une heure, jusqu’à 119 véhicules ont ainsi été éconduits à la frontière avec Cap-d’Ail. Au Jardin exotique, la moyenne était d’une cinquantaine de refus par heure. Qu’ils avancent des explications « douteuses » ou ne disposent pas de pièces d’identité, ils sont tout de même plusieurs centaines à s’être cassés les dents sur la frontière, sans qu’aucun incident ne soit à signaler.
« La très grande majorité des gens ont justifié leur déplacement car ils devaient se rendre en milieu hospitalier ou avaient des billets pour les spectacles de Gad Elmaleh par exemple. Étrangement, c’est redescendu après 15 heures. Il ne faut pas oublier aussi que tout le monde devait être rentré pour 18 heures en France avec le couvre-feu. »
À 15 h 30, le dispositif exceptionnel a donc été levé et le contrôle aux frontières a pu reprendre comme à l’accoutumée. « Au final, entre 8 et 10 % des véhicules ont été éconduits à la frontière », révèle le commissaire Braulio. Autre confirmation, l’uniforme de la Sûreté publique et le ton de ses agents imposent toujours le respect des visiteurs étrangers. Var, Ardèche, Paris, Rhône et surtout Bouches-du-Rhône… Tous les « refoulés » ont fait marche arrière sans broncher. Certes, l’histoire ne dit pas l’ambiance dans la voiture les minutes qui ont suivi…
Ce dimanche et les week-ends à venir, les flux aux entrées de la Principauté seront scrutés en continu par les caméras. La police se réserve le droit à tout moment de redéployer ce dispositif exceptionnel de contrôle.