Des jours et des nuits pour mettre au point les tests PCR aux premières heures de la crise sanitaire
Discrète, passionnée par son métier, chercheur dans l’âme, le Pr Valérie Giordanengo, chef du pôle biologie pathologie du CHU de Nice, s’est retrouvée en première ligne lorsqu’il s’est agi de mettre au point en un temps record les tests RT-PCR Sars-CoV- aux toutes premières heures de la crise sanitaire. Se battre pour obtenir les réactifs, dans un climat de concurrence internationale, s’assurer de la fiabilité du test, former des professionnels d’autres disciplines venus en renfort dès le déclenchement du plan blanc, assurer la majorité des gardes en attendant d’avoir suffisamment de personnel technique et médical formé… Pendant les deux premiers mois de la crise sanitaire, la virologue niçoise n’a pratiquement plus quitté son laboratoire, assurant, avec ses équipes, le diagnostic H / pour tout le département et pour Monaco. Une période épuisante, pendant laquelle cette professionnelle de l’ombre, s’est aussi vue projeter sous les feux des caméras.
Aujourd’hui, elle accueille les honneurs de la Légion d’honneur avec un plaisir non dissimulé. Mais, c’est sur ses nombreux projets de recherche qu’elle a les yeux braqués.
« Je développe avec une équipe de l’institut de recherche CM, de nouveaux projets de recherche translationnelle visant à mieux comprendre les liens entre infection HPV [le virus en cause dans le cancer du col de l’utérus, Ndlr] et immunité innée : on s’intéresse plus précisément aux mécanismes d’échappement à l’immunité innée mis en place par les virus HPV, la persistance virale étant une étape essentielle dans le développement de lésions précancéreuses et cancéreuses. » La biologie, une véritable passion depuis son plus jeune âge. Mais c’est d’abord vers la médecine qu’elle s’orientera, son Bac en poche. Après avoir réussi (du premier coup) le très difficile concours d’entrée en faculté de médecine à Nice, guidée par ses premières amours, elle se spécialisera en virologie médicale, jeune discipline à l’époque, mais en plein essor. Outre sa thèse de médecine, elle décroche aussi une thèse de sciences, après quatre années de recherches sur le VIH qui se soldent par des publications importantes qui ont fait évoluer le diagnostic de la maladie. En , à l’âge de ans, son parcours exemplaire lui vaut d’être nommée professeur de médecine. Outre la recherche et la clinique, elle consacre aujourd’hui de nombreuses heures à l’enseignement. Élèves infirmiers, sages-femmes, futurs médecins, jeunes scientifiques… C’est avec le même plaisir et l’obsession de clarté qu’elle explique à tous ses étudiants les mécanismes complexes déclenchés par les infections virales.
« Ma thématique de prédilection est l’infection par les papillomavirus muqueux oncogènes », confie-t-elle. Son expertise internationalement reconnue dans le domaine lui vaut des invitations en tant qu’orateur à différents congrès.