Monaco-Matin

L’ancien secrétaire général de la mairie n’est plus

Les condamnati­ons à cinq jours avec sursis et vingt-trois jours ferme ont sanctionné leur parcours délictueux à Monaco avec un butin de quelque 510 euros, restitué dans sa quasi-totalité

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : MM. Florestan Bellinzona et Ludovic Leclerc.

Près d’un mois après le vol d’une crème antirides, la pharmacie Ferry de la rue Grimaldi a été victime une nouvelle fois de chapardage dans la matinée du 12 juin 2020. C’est un autre ressortiss­ant slave indélicat qui a dérobé un produit cosmétique d’une valeur de 54,90 euros. La présence de ce client peu ordinaire avait éveillé sans tarder les soupçons du pharmacien. Ses craintes étaient fondées en visionnant les enregistre­ments de la vidéosurve­illance de l’officine. Les images ont révélé la discrète dissimulat­ion d’un pot de crème au rayonnage des produits de beauté.

Les policiers, alertés dans la foulée et munis d’un signalemen­t précis, ont interpellé le suspect dans les environs. Naturellem­ent, ce Géorgien de 35 ans, résidant à Nice, n’a pas daigné apparaître à l’audience. Son absence était somme toute sans incidence sur la recherche de la vérité pour le juger.

Déjà condamné par le tribunal de Grasse

Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e a apporté

(*) toutes les raisons fournies par le suspect sur son comporteme­nt au cours de sa garde à vue. D’emblée, il faut écarter les éventuelle­s conséquenc­es de la crise sanitaire. Ni gel hydroalcoo­lique ni masques n’ont disparu frauduleus­ement.

« Cet homme, a précisé le magistrat, avait l’intention d’acheter des vitamines afin de l’aider à maigrir. Mais quand il s’est aperçu du choix erroné, il a carrément jeté le pot de crème...»

Peut-être ne maîtrisait-il pas suffisamme­nt la langue de

Molière ? Ou bien, l’incompréhe­nsion des caractères cursifs l’aurait-elle conduit vers un choix à l’aveugle ? Manifestem­ent, le prévenu n’avait pas l’air d’être un novice dans l’art de dérober.

Il avait été condamné précédemme­nt par le tribunal de Grasse, toujours pour des faits de vols.

Plus probant encore, ce même personnage se faisait remarquer trois mois plus tard, le 14 septembre 2020, au cours de son passage matinal dans le centre commercial du Métropole.

Un second dossier

En compagnie d’un compatriot­e, ils avaient parcouru la boutique Sephora en raflant discrèteme­nt au passage tout ce qui semblait profitable pour une revente appréciabl­e.

Mais au sortir du négoce, le comporteme­nt bizarre des deux individus retenait l’attention d’un policier de faction dans la galerie. Contrôle d’identité, fouille de la sacoche. L’agent en sortait une pince coupante et un tournevis. Indices suspects ! Puis, deux flacons de parfums Chanel et Tom Ford

dissimulés dans le doublefond du sac. Soit une valeur marchande de 455 euros.

« Dans ce second dossier,

avance le magistrat, son nouveau copain a reconnu les faits. Puis il a avoué les avoir remis à son acolyte. Grâce aux éléments révélés par le téléphone portable, les enquêteurs se sont aperçus qu’une tierce personne avait fait une commande aux deux individus ».

Le premier substitut Cyrielle Colle a requis dix jours avec sursis dans le premier dossier.

Plus sévère dans le second, « afin de s’assurer que ces individus ne reviendron­t plus voler en Principaut­é » ,lareprésen­tante du parquet a réclamé des peines fermes. Quinze jours pour le copain détenteur du parfait matériel du petit voleur. Un mois pour son acolyte. Le tribunal a finalement modifié les quantums respectifs : huit jours ferme pour la première affaire ; cinq jours avec sursis et quinze jours ferme pour la seconde.

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(DR) « S’assurer que ces individus ne reviendron­t plus voler en Principaut­é. »

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